dimanche 18 décembre 2011

La France est un pays pénible (triple A de l'arrogance)

Si l'arrogance des nations était cotée, nous mériterions sans hésiter le triple A et ne serions pas prêt de le perdre celui-là.

La France est en effet un pays vraiment pénible qui a inventé le premier génocide moderne en Vendée (étudié par les nazis comme un modèle du genre qui a servi dans la guerre d'extermination contre les slaves en 41-42), puis a récidivé avec Napoléon en Espagne (1 million de morts au total, y.c des suites des famines) et qui se porte en garant des droits de l'homme et du rappel du génocide des Arméniens à tout bout de champs, tout en sacralisant sa révolution et son empire. Le devoir d'inventaire, oui mais pour les autres. Amis turcs vous avez du travail si vous voulez vous plonger dans notre histoire.

Pareil sur le plan de l'efficacité économique. Je ne sais pas comment nos voisins font pour nous supporter dans tous ces sommets où la France se croit autorisée à mener les débats, alors qu'elle n'a aucun succès à faire valoir ? Un pays qui depuis 30 ans végète dans une bureaucratisation et socialisation de son économie (tous les indicateurs le prouvent, mais se souvenir qu'il y a plus de fonctionnaires en France qu'en Allemagne, pays peuplé de 85 millions d'habitants suffit à cerner le malaise).

Or, voici qu'accablé de la perte prochaine de notre triple AAA, le gouvernement, plutôt que de reconnaître sa responsabilité pour n'avoir pas osé ou même envisagé la moindre rupture réelle depuis 5 ans (et pour la droite dans son ensemble depuis beaucoup plus longtemps), se met à vitupérer contre un pays ami, l'Angleterre, qui nous a sauvé du désastre en 1940 par son courage et sa ténacité, qualité dont n'avons alors pas su faire preuve, loin de là.

Alors, je le redis une fois de plus : non seulement je ne crains pas la perte du triple A mais plus encore je l'attends (je voulais dire je la souhaite, mais on ne souhaite pas une chose dont on est certain) : je pense en effet que seule la faillite de l’État (et je suis conscient qu'il faudra encore attendre entre 2 et 5 ans pour qu'elle se produise) pourra faire changer notre mode de pensée et nous obliger à trouver des solutions.

Champagne donc le jour de la perte du triple A, qui - soit-dit en passant - aurait du intervenir il y a déjà plusieurs années car rien ne justifie que nous l'ayons encore, pour fêter le début du renouveau. Il est déjà au frigo.

dimanche 27 novembre 2011

La fin de l'euro ?

Décidément, tout s'accélère. De nombreux économistes et journalistes n'hésitent pas à pronostiquer une fin rapide de l'euro.

Jusqu'à peu, seuls faisaient l'objet d'un débat les inconvénients d'une hypothétique sortie du type de celle préconisée par quelques hommes et femmes politiques secondaires sur l'échiquier politique français.

J'ai lu dans le Journal du Dimanche que l'Italie allait devoir emprunter 440 milliards d'euros l'an prochain. Jamais l'expression "mur de dette" n'a paru aussi approprié. C'est un méga-tsunami qui nous arrive dessus. Comment faire rapidement baisser les taux d'intérêts dans un tel contexte ? Cela semble totalement impossible, et on comprend mieux la réticence de l'Allemagne à se lancer dans les euro-obligations.

Le Fonds Européen de Stabilité Financière n'est toujours pas opérationnel dans son nouveau format, de toute façon il n'est pas prévu pour pouvoir venir à l'aide de l'Italie. La révision des traités est quelque chose qui prend des années.

Dans ce contexte, on voit mal ce qui peut sauver l'euro. La BCE a clairement les moyens techniques de le faire mais en a -t-elle le mandat et le droit ? rien n'est moins sûr. Le problème au fond est simple : les pays dits "vertueux" sont-ils prêts à payer aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas été ? Il suffit qu'ils pensent - à tort ou à raison - préférable de s'abstenir pour que l'euro soit définitivement condamné.

En tout cas, il apparaît clairement aujourd'hui que les pays qui sont maître de leur destin monétaire : États-Unis, Grande-Bretagne, Suisse et Japon empruntent tous à des niveaux d'intérêts bien moindres, quelque soient leurs difficultés propre et le niveau de leur dette.

Aussi, une disparition de l'euro et un retour simultané dans tous les pays de la zone euro aux anciennes monnaies nationales avec une parité identique de un pour un au départ, ne semble plus un scénario de science-fiction.

On peut imaginer des taux de conversion allant rapidement vers 1,20 FF ? ; 1,40 ITL ? et 1,60 ESP ? pour 1 DEM. Seuls les Florins et Francs Luxembourgeois se tenant. Les taux sur la dette resteraient élevés pour la France, l'Italie et l'Espagne (respectivement 5, 7 et 9% ?) mais seraient supportables par un appel accru à l'épargne nationale et la croissance retrouvée pour ces pays suite à la dévaluation. Le retour de l'inflation permettrait de réduire le poids des retraites et prestations sociales, tout en favorisant la production nationale.

Cela me paraît aujourd'hui un scénario possible. Je ne vois pas les allemands accepter que la BCE achète la dette des pays dispendieux sans obtenir des garanties que seul un nouveau traité peut leur donner, ce qui prendra trop de temps pour les marchés financiers.

dimanche 30 octobre 2011

L'Euro

Il y a déjà un certain temps, je fus "Chef de projet Euro" dans un grand groupe industriel et j'animais la réflexion d'un certain nombre de managers appuyés par des consultants brillants. Tout à notre enthousiasme, nous n'avions compris qu'une partie de la mécanique complexe que représente l'Euro. Le risque de change disparaissait, oui, mais pas le risque pays. Mais cela, personne ne semblait l'avoir compris à l'époque tant la monnaie unique donnait un sentiment illusoire de force.

Nous avons tous, petits et grands pays, voulu nous abriter derrière le chêne de la monnaie unique. Fort bien, mais la flexibilité des roseaux avait aussi des avantages et à tout moment la foudre menace le grand arbre d'une mort définitive.

L'absence de risque pressenti sur les dettes périphériques libellées en Euro a fait prendre des risques inconsidérés tant aux emprunteurs qu'aux prêteurs depuis 10 ans. Voilà nos subprimes à nous, ces prêts pour les pauvres.

Maintenant, il faut payer. Oui, mais comment ? Impossible, il faut donc gagner du temps et raconter une histoire de plus abracadabrante de sommet de la dernière chance en sommet du sauvetage définitif de l'Euro.

Seul une monétisation de la dette, se traduisant par une création monétaire illimité de la BCE à l'instar de la Fed, apportant baisse de l'Euro et mise en commun de la dette des États européens par le biais d’Euro-bond pouvait nous sauver, mais au prix d'un très fort risque d'inflation, ce dont les allemands ne voulaient à aucun prix.

La suite ? sans doute une récession en Europe sous le fait des politiques drastiques de réduction des dépenses publiques, que l'Italie va être la première à devoir tester, en raison de l'envolée récente de son coût de la dette qui la rend totalement insupportable. La France suivra, entraînant l'Europe dans une récession inédite depuis la guerre.

Seul espoir : que dans 5 ans, l'Allemagne ruinée également par la récession qui se sera répandue dans l'ensemble du monde, se décide enfin à abandonner sa stratégie de compétitivité engagée à la réunification et qui a fait tant de mal à l'Europe depuis 20 ans. Mais peut-être que d'ici là l'Euro - énième tentative de mise en commun d'une monnaie par des États souverains - appartiendra déjà au passé.

samedi 8 octobre 2011

La Suisse (Bis)

Bonne nouvelle pour la Suisse : elle a combattu le Franc fort et d'un coup de cuillère à pôt l'a fait redescendre de 1 € à 1,23. Bravo !

On retournera en Suisse cet été et la vie nous coûtera moins cher. Pour la Grèce, j’attends la Drachme. Pourquoi payer 2 fois ?

Et l'Euro ?

C'est plus compliqué : les 27 (ou 15, ou 22 ??) ne sont pas tous d'accord. Bref on ne fera rien. Ou plutôt on attendra que les agences de notation nous déclassent à tour de rôle. Après l'Italie, sans doute bientôt le tour de la France.

Champagne (pour fêter le jour de vérité)! La drôle de guerre a suffisamment duré. La dernière fois, l'attente et l'attentisme ne nous ont pas vraiment réussi. On gagne quelques mois et on les reperd en quelques minutes. Mais retenir les leçons de l'histoire, ce n'est pas à la portée de tous les peuples.

Maudite SNCF !

Voilà une entreprise qui ne doit sa survie qu'au soutien de l’État et dont les salariés démontrent à chaque occasion leur mépris pour leurs clients.

Le droit de retrait invoqué par les contrôleurs pour arrêter leur service est totalement illégal mais la direction laisse faire et préfère arrêter la circulation des trains plutôt que de les laisser rouler sans contrôleurs !Une fois de plus, aucune sanction ne sera prise et les salariés seront payés à ne rien faire.

Des millions de français totalement innocents sont ainsi pris en otage pendant plusieurs jours parce qu’un fou a essayé de tuer un contrôleur. Que diraient leurs confrères si les boulangers faisaient la grève du pain au motif qu'un dès leur a été braqué et assassiné ou qu'une institutrice débordée et en manque d'assistante pour raison de maladie utilisait son droit de retrait et renvoyait leurs bambins à la maison.

Aux États-Unis, les contrôleurs aériens avaient essayé d'utiliser leur pouvoir de nuisance, ils furent licenciés sans ménagements par Reagan.

J'espère que je vivrai assez longtemps pour voir la faillite de cette entreprise maudite, dinosaure du socialisme et des soviets, résultat de la libération communiste.

Plus je vieillis, plus les espoirs sont permis au "train" où vont les choses.

dimanche 28 août 2011

Vacances d'été

Nous rentrons de Suisse où depuis 30 ans nous passons 15 jours en vacances avec les enfants .... (pas les mêmes bien sûr ...)

Pourquoi la Suisse ? Nous aimons la montagne certainement, si vous préférez la mer il vaut mieux aller sur la côte d'Azur. Le calme de la 2ème quinzaine d'août (les Suisses ont repris le travail et il n'y a pas de tourisme de masse). Les locations sont beaucoup moins chères qu'en France, et surtout, c'est un pays ou tout fonctionne bien et notamment les infrastructures.

Le Franc Suisse me direz-vous ? Évidemment, il y a 3 ans, c'était Byzance. On se sentait riches. La Suisse nous paraissait vraiment très bon marché avec un euro à 1,60 FS. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Mais on ne peut pas dire que faisant nos courses dans le COOP d'Engelberg, les prix nous aient semblé plus chers qu'en France. Plutôt un rattrapage.

Avec quelques bizarreries : le café à 4 FS alors qu'il est à 1€ à Milan (60 km de la frontière). Même chose pour la petite bouteille d'eau minérale. Alors ça évidemment, on a freiné et considérablement limité notre consommation.

Le patron de Migros (2ème enseigne en Suisse) va licencier dans les magasins frontaliers et accuse ses concitoyens qui font leur course en France, Italie ou Allemagne. La presse l'accuse en retour de maintenir des marges de 40% nettement plus élevées qu'ailleurs.

Le patron de Coop a une autre technique : il a boycotté les grandes marques étrangères (dont Mars et L'Oréal) qui ne baissaient pas assez les prix. Depuis, elles ont cédées et comme par un fait exprès le FS a rebaissé juste après. Ce doit être compliqué pour elles.

A partir de quelle valeur du FS arrêterons nous de choisir la Suisse comme destination ? Cela me fait penser à une question d'un prof d'éco en prépa HEC : à partir de quel prix de l'essence les gens arrêteront de prendre leur voiture ? C'était 5 FF à l'époque le prix jugé psychologiquement infranchissable.

2€ pour 1 FS pourquoi pas ? Arrêterons nous pour autant d'aller admirer le Cervin ?

That is the question.

En attendant, 1 € à 1 $ ce serait plus efficace.





dimanche 10 juillet 2011

La règle d'or

Et on reparle de la règle d'or, ou l'équilibre budgétaire inscrit dans la loi. Un sacré coup de "com" et un sacré coup de jeune : dernier budget équilibré ? début des années 70, ça fait 40 ans. Contre les faits et les actes, des lois ! No comment.

Et pendant ce temps, de déficits commerciaux en déficits budgétaires nous nous enfonçons doucement dans la vase du déclin. Seuls les personnes (nombreuses sans doute) qui ne sont jamais allés en Corée peuvent s'interroger sur le pourquoi d'une telle défaite pour les jeux olympiques (8 voix contre 85 de mémoire, un facteur 10).
Sans doute le facteur 10 de l'enthousiasme, du travail et du dynamisme qui existe entre les 2 pays. Tirer les leçons de l'échec ? J'ai mon idée : représentons nous quand nous serons en état, pas avant.

Les grandes entreprises ne payent pas assez d'impôts et les petites trop. C'est comme les riches : les très très riches sont à Bruxelles, les riches mais un peu moins sont restés en France. Et ça promet pour eux avec les socialistes. Moules frites pour tous, et tant pis pour la ligne, n'est-ce pas Martine ? Il nous restera la ligne du parti : emplois aidés, emplois jeunes, minimaux sociaux, la santé pour tous et tutti quanti.

Et pendant ce temps on prête à la Grèce. Ce qui serait intéressant de savoir, c'est ce qu'ils font de cet argent. Remboursent-ils les banques françaises, allemandes ou payent-ils leurs fonctionnaires ? Rêvons un peu en cette période de vacances : à une mise en commun des dettes publiques européennes et à une chute de l'euro vers la parité avec le dollar. Une BCE dont le mandat soit changé. Bien sûr, il y a nos amis allemands à convaincre entre temps. Peut-être leur rappeler que ce serait pour eux une façon de payer les dommages de guerre ? Faire un petit monument à Berlin au milieu de tous ceux à la gloire du soldat russe, "Aux allemands, de la part des européens reconnaissants, pour le sauvetage de l'euro" avec des pierres prises des principaux monuments européens ? Un monument pacifique quoi, pour changer un peu. Je plaisante bien sûr, mais bon ...

Et pendant ce temps, l'actualité en France : attaque d'un train de marchandise par des jeunes à Marseille. On a eu de la chance qu'aucun train déraille, dixit la SNCF.
Un criminel relâché et qui va pouvoir recroiser la mère de sa victime (8 ans de prison pour 27 coups de couteaux). Ah oui, les critiques sur le système judiciaire américain ? L'affaire DSK ?

Il est temps de partir en vacances et de ne penser plus à rien. La présidentielle arrivera assez vite avec son lot de déclarations grandiloquentes sur l'amour de la France et la nécessité de faire payer les riches. On va en baver.

Bonnes vacances !

jeudi 16 juin 2011

La Grèce

La Grèce a vécu au dessus de ses moyens depuis une dizaine d'année. Jeux Olympiques et Euro aidants, elle s'est cru plus forte et plus belle qu'elle ne l'était. Aujourd'hui, il faut payer l'addition. Mais qui ? Les Grecs, les créanciers, un peu des deux ? Et en Grèce : les pauvres, les riches, tous ?

Le plan concocté l'an dernier en urgence par la BCE, les pays européens et le FMI est un échec puisqu'il en faut un autre. Entre temps, la situation économique en Grèce s'est dégradée et les pays européens se sentent moins capables sinon moins désireux de remettre au pot.

La monnaie commune aide certainement les riches grecs à mettre à l'abri leurs fortunes dans des banques suisses, notamment. Le fisc grec semble toujours aussi incapable de faire rentrer l'argent.

On comprend que les grecs (au moins une partie) souhaitent ne pas rembourser leur dette et sortir de l'euro. On comprend également que la BCE, les banques européennes et les gouvernements européens souhaitent gagner du temps, surtout ceux qui sont fortement engagés.

Entre ces 2 extrêmes : "le défaut" et "la fuite en avant", il est dommage qu'on n'essaye pas davantage de trouver une voie médiane qui consisterait à partager la note entre tous pour la rendre plus acceptable.

Aux banques, à la BCE et aux Etats européens qui n'ont pas fait leur travail de surveillance et de conseil, une part de pertes inévitable (25 % ?) moyennant quoi la Grèce accepterait une mise sous tutelle provisoire de son administration avec comme premier objectif de rapatrier les fonds évadés et de taxer fortement patrimoine et richesse.

En temps de guerre, c'est l'obus qui prélève aléatoirement sa part sur les patrimoines et il y a peu à faire pour s'en prémunir. La situation actuelle n'est - pour la Grèce - pas très différente et une taxe très forte sur le patrimoine me semble la seule solution pour s'en sortir.

Rappelons enfin que les 2 grands pays qui ont fait défaut : Argentine et Russie ont tous deux des ressources naturelles que la Grèce n'a pas et pourtant ne s'en sont jamais remis. Le Brésil et l'Inde les ayant dépassé sans doute pour toujours.

Un défaut de la Grèce impacterait surtout la zone Euro et la BCE, mais une fois faite, je ne vois pas comment la Grèce pourrait se sortir du trou.

Voir la réalité en face pour les 2 parties : créanciers et débiteur me semble la seule solution. Est-on encore capable d'éviter le pire ? Les marchés financiers n'en sont pas certains.

vendredi 20 mai 2011

L'affaire DSK

Presque une semaine que le coup de tonnerre de l'arrestation de DSK a éclaté.

Au plan politique, on voit mal comment sa carrière pourrait ne pas être terminée, cependant je ne suis pas certain qu'il aurait été élu président : les favoris du début ont souvent perdu et sa candidature présentait un certain nombre de failles. Nous ne saurons pas bien sûr ce qui serait advenu et il sera difficile d'extrapoler une réponse à cette question du prochain résultat de l'élection présidentielle.

Au plan judiciaire et de l'enquête de police, on est en pleine série télévisée dont TF1 et M6 nous inondent à longueur de soirée. Je n'ai jamais réussi à aller jusqu'au bout d'un seul épisode et là aussi après une semaine c'est franchement la nausée. Une différence sans doute avec la télé, on n'est pas sûr à la fin de connaître la vérité.

Au plan des relations extérieures, c'est un désastre. Les Etats-Unis qui ne manquent jamais une occasion de donner des leçons au monde ont déjà commencé à nous clouer au pilori avec des généralisations du type de mon épouse (et d'un certain nombre de femmes ?) lorsqu'elle entend parler d'une affaire de viol qui consiste à faire des hommes des violeurs et des pervers sexuels en puissance. Ouf, avec Christine Lagarde au FMI au moins on ne risque rien. Ajoutons à cela un procès indigne à la presse française d'avoir couvert on ne sait quels événements, relayés par des souffleurs de braise du type du député Bernard Debré qui savait comme tout le monde ce qui se passait au Sofitel New-York (sic !) depuis des années avec DSK. Les "journalistes" américains nous ressortent le droit de cuissage ....

Alors ? Réponse dans 6 mois à 1 an sur l'avenir judiciaire de DSK et espérons que d'ici là la presse américaine sera passé à autre chose.

dimanche 15 mai 2011

Que le travail paie toujours plus que l'assistanat ?

Revenons quelques instant sur la polémique - vite enterrée - créée par notre jeune ministre (ambitieux) Laurent Wauquiez qui a décrit l'assistanat, comme le "cancer" de notre société.

L'un d'entre eux, peut-être mais alors quid du chômage, de l'insécurité, de l'incivilité, des jeunes désœuvrés et toujours plus écervelés ?(et va y que je te tue pour un regard de travers ou pour rien, même devant une caméra de surveillance et tout en sachant - mais pensent-ils vraiment - que je serai arrêté à coup sûr demain et que ma vie et celle de ma famille basculera encore plus dans le néant ...)

Ce qui m'intéresse, ce sont les réactions à la polémique au sein du gouvernement : d'une part, une folle envie de "virer ce petit con" qui démolit ainsi le bilan à un an tout juste des élections, car s'il fallait faire quelque chose, pourquoi ne pas l'avoir fait avant ! Puis, finalement, le consensus s'impose : c'est trop délicat, on ne peut pas virer un ministre qui pose - même mal - de bonnes questions.

Mais, plus encore : la remarque de Valérie Pécresse, une autre ministre "ambitieuse" : elle croit bien dire en affirmant :"l'objectif, c'est de faire que le travail paie toujours plus que l'assistanat".

D'accord, c'est bien la moindre des choses ! (et c'est loin d'être toujours vrai en France, tout le monde le sait). Mais le problème n'est pas là me semble-t-il. La vrai question, c'est : a-t-on encore le moyen en France d'une politique de l'assistanat si coûteuse ? Valérie Pécresse qui ne sait sans doute pas ce qu'est un compte d'exploitation , gérer une PME ou payer des salaires connait-elle le coût complet du travail ?

J'entendais récemment avec stupéfaction sur la TSR un banquier privé suisse dire qu'à son avis la France était beaucoup plus prêt qu'on ne le pense habituellement de perdre son troisième A en raison de sa difficulté à tenir ses engagements de déficits budgétaires, pourtant placés bien haut.

Le problème n'est pas de comparer le niveau d'un salaire à celui d'un assistanat, c'est de se souvenir que l'un créé de la richesse et participe au financement du pays (le salaire taxé à 70% environ si on additionne l'ensemble des taxes et impôts payés par l'entreprise et le salarié) et que l'autre est une simple dépense sur le plan comptable, comme mettre des fleurs au milieu d'un rond-point. Utile mais coûteux.

Or, imaginons qu'après la perte de notre fameux triple A, il faille trouver en urgence 20 milliards d'euros pour compenser la hausse brutale des taux d'intérêt. Pourra-t-on continuer à payer autant de gens à ne rien produire ? Non, évidemment. Mais, c'est bien connu, nos hommes politiques n'aiment rien moins qu'anticiper. Le miracle de la Marne s'est produit une fois, entre le désastre de 1870 et de 1940. Un miracle une fois sur trois, c'est un bon ratio pour la guerre.

En économie, ça donne quoi ?

mardi 26 avril 2011

Albert Speer

Au hasard de mes plongées dans l'histoire de la seconde guerre mondiale à l'occasion de mon voyage à Berlin, j'ai revu l'excellent téléfilm diffusé sur Arte : Speer et Hitler : l'architecte du diable.

La défaite de l'Allemagne et du Japon semblait inéluctable au vu de leur part respective (minime) dans le PIB mondial. Les japonais en étaient tellement convaincus que ce fut leur justification à l'attaque surprise de Pearl Harbour, et les archives montrent clairement que l'Amiral Yamamoto savait très bien que faute d'avoir pu alors détruire les portes-avions américains, la guerre serait très difficile à gagner.

Hitler - même s'il connaissait bien les enjeux économiques liés aux approvisionnements en minerais et pétrole qui guidèrent souvent sa stratégie militaire - se refusa très longtemps à aborder la guerre en terme économique.

Speer - jeune architecte nommé en début 42 ministre de l'armement suite au décès accidentel du titulaire du poste : le ministre Todt (fondateur de l'organisation Todt) fut le premier à en comprendre l'enjeu et à relever le défi.

il le fit avec tant de succès (forte croissance des productions jusqu'à fin 44 malgré les bombardements intensifs) qu'on peut se demander si - nommé simplement un an plus tôt par le fait du destin - l'Allemagne n'aurait pas pu gagner la guerre, à la différence du Japon qui économiquement n'a jamais eu sa chance.

Au delà du jugement sévère qu'il porte sur Hitler, qualifié de dilettante sacrifiant ses armées dans les immensités russes (un seul exemple : les constructeurs allemands de chars considéraient un char comme perdu techniquement après 1000 kilomètres sans révision générale or l'absence de chemin de fer à l'intérieur de la Russie fit parcourir aux chars allemands des distances infiniment supérieures), il me semble intéressant de comprendre les raisons du succès de Speer.

La première tient à la nature spécifique du régime totalitaire : l'appui total de Hitler permit à Speer - qui n'y connaissait rien en armement - d'imprimer tout de suite sa marque et de dérouler son plan conçu en quelques jours. L'absence de scrupules et de morale permit l'emploi de forces de travail qui n'existaient pas dans les démocraties combattantes : déportation, travail des prisonniers, service du travail obligatoire .... Même s'il faut noter que Speer n'obtiendra jamais l'état de "guerre totale" pompeusement clamé par Goebbels mais en fait refusé par Hitler. Quelques exemples : les femmes allemandes ne travailleront pas dans les usines, les chantiers civils -totalement inutiles en période de guerre - seront arrêtés tardivement et difficilement.

Les autres raisons sont propres au "génie organisationnel" de Speer :

1) Il obtint d'abord les mains libres par rapport au parti nazi et ce jusqu'à la fin de la guerre (commandes et relations sans tenir compte de l'appartenance au parti, immunité totale - garantie par Hitler - pour ses collaborateurs et toute personne désignée par Speer). Il avait compris que la bêtise ambiante au parti était son ennemi et il ne s'en cachait pas.

2) Il pilota lui même les priorités d'armement en construisant des matrices d'organisation en sous spécialités (roulements à bille, turbines, moteurs ...) à partir des avis des meilleurs techniciens experts en armements.

3) Il travailla directement avec les grands trusts allemands en court-circuitant totalement l'administration. Il leur délégua la production en évitant de changer les priorités.

4) Il réagit très rapidement aux premiers bombardements massifs en ordonnant la dispersion des moyens de production.

Sa politique se traduisit comme je l'ai déjà dit par une très forte progression de la production d'armements sur les 2 années pleines de son action, à savoir 1943 et 1944, mais aussi la mise en place de programmes nouveaux qui arrivèrent trop tard pour changer le cours de l'histoire, le plus marquant étant celui des sous-marins (c'est très technique mais en résumé Speer coopéra avec l'amiral Doenitz chef de la flotte des sous-marins pour construire le type de submersible capable de faire face aux navires alliés, ce qui n'avait pas été possible avant en raison de l'opposition de l'amiral Raeder commandant l'ensemble de la flotte avec l'amiral Doenitz). On appellerait cela aujourd'hui une analyse des besoins.

Si on met de coté l'exercice qui est un peu vain de se faire peur à refaire l'histoire (mais pas toujours inutile pour éviter de renouveler ses erreurs ...), on se dit que la puissance actuelle de l'industrie allemande - N°1 au monde si on l'analyse par sa qualité - trouve ses sources certes pas seulement mais peut-être en partie dans l'apport organisationnel et dans les principes appliqués par Speer. Etonnant ?

lundi 25 avril 2011

BERLIN

Après avoir découvert l'an dernier le Japon lors d'un voyage rapide, j'avais prévu d'y retourner plus longuement avec mon épouse cette année. Nous avons finalement décidé - après maintes hésitations - de reporter notre voyage à des jours meilleurs et nous sommes repliés sur Berlin.

Berlin : ville où j'ai connu mon épouse. Ville où son père, jeune aspirant-officier bulgare - allié de l'Allemagne - a failli y laisser sa vie pendant la dernière guerre, échappant aux russes de justesse avant leur entrée à Berlin.

Berlin est toujours en travaux, 20 ans après la chute du mur mais on en perçoit aujourd'hui toutes les possibilités : ville d'art et d'histoire avec des perspectives somptueuses et immenses (Berlin est 8 fois plus étendue que Paris).
Une densité de population faible et des conditions de vie bien meilleures. Un réseau de transport : train, métro et bus impeccable, propre. Une sécurité et une propreté générale quasi-parfaite. Des espaces verts et de campagne au cœur de la ville (comme si la Seine de Giverny se trouvait en plein centre ville !).

Berlin est une ville a découvrir ou redécouvrir. Au plan historique, musés et expositions sur les guerres, l'histoire du nazisme, de l'holocauste et du communisme (Staline, la DDR, le mur de Berlin). Les mémorials se succèdent dans un équilibre vrai et dépassionné mais empreint d'un vrai sens de responsabilité de la part des allemands.

Un mélange de reconstruction et de modernisme; Berlin a des cotés de Washington avec ses immenses esplanades couvertes de bâtiments majestueux.

Pour en faire la capitale européenne, reste à la doter d'un aéroport moderne. Parmi les handicaps, le niveau des finances de la ville (mais Berlin a toujours été aidé par le gouvernement fédéral) et un niveau de vie moindre (taux de chômage élevé, stigmate du communisme)

La visite de la Stasi, qui employa jusqu'à 100 000 personnes et 400 000 informateurs est un moment fort du voyage. Les allemands ont réussi à sauver in-extrémis les archives et y ont désormais accès pour se remémorer la phrase de Churchill : "La démocratie est le pire des régimes politiques, si on fait abstraction de tous les autres".

samedi 12 mars 2011

Marine ou Martine ?

Juste avant l'intervention en Libye il y a 15 jours, j'avais été surpris par l'attitude du Président de la République face aux journalistes qui l'interrogeaient sur sa décision de reconnaître la rébellion libyenne : il se répétait continuellement en accentuant rictus et mouvements du corps désordonnés.

Il ressemblait vraiment à un boxeur groggy. Les sondages, le désaccord des autres pays européens, la peur devant une décision nous mettant au premier rang ? Ce qui est étonnant, c'est que la décision n'était pas mauvaise et pouvait s'expliquer, alors pourquoi cette "panique intérieure". Je ne sais pas trop, mais c'est difficile à voir sans étonnement et tristesse.

Avec Martine, c'est tout à fait différent. C'est la solidité du bloc de béton.
Les arguments sont connus : c'est la faute au capital et il n'y a qu'à le taxer pour que ça aille mieux; Plus c'est gros plus ça passe. Ce que j'aimerais savoir c'est si elle est sincère ou si elle nous manipule. Croit-elle vraiment à cette solution ou est-ce simplement un moyen pour prendre le pouvoir ?

Marine, c'est encore difficile à analyser. Une force de séduction incontestable, une capacité à passer de la brutalité à la douceur, ou le contraire. Mais en cela, beaucoup de femmes lui ressemblent ! Finalement, on sent bien, et elle la première, que son premier atout c'est l'échec des politiques en France. Son programme, c'est d'être un recours ou l'expression d'un ras le bol, point besoin de crédibilité économique.

Alors, Marine ou Martine ?

Et du coté des hommes : François ou Dominique ? L'adepte du régime alimentaire ou l'adepte du régime économique (FMI)? Soit dit en passant, l'autre fois je regardais DSK sur Canal et je le trouvais vraiment trop gros pour être Président de la République. Et s'il nous faisait un infarctus à peine élu? Et puis François, ça ne vous rappelle pas quelqu'un ?

vendredi 4 mars 2011

Fiscalité et démagogie

Le premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud - personnalité socialiste incontestée, nommé par le Président de la République, lui a remis un rapport comparant les fiscalités française et allemande.

La lecture des 4 graphes publiés par le Monde de ce soir est instructive : le taux de prélèvements obligatoires est supérieur en France à ce qu'il est en Allemagne, elle même au dessus de la moyenne européenne. La France taxe plus le travail et le capital que l'Allemagne et moins la consommation.

Si on veut faire converger les fiscalités allemandes et françaises, il faut donc que la France fasse un bout du chemin et baisse son taux de prélèvement en réduisant ses dépenses, augmente sa TVA et baisse ses impôts sur le travail et le capital.

Je suis certain, et je l'ai déjà exprimé sur ce blog, que RIEN de tout cela ne sera fait. Nos hommes politiques - soutenus en cela par une large partie de nos concitoyens attendent simplement le miracle en espérant faire l'économie de mesures courageuses et douloureuses.

Le dernier homme politique en France qui a su tenir ce discours fut Raymond Barre qui trouva - après la défaite électorale prévisible - refuge en cette belle ville de Lyon.

J'attends donc que l'on boivent le calice jusqu'à la lie : la perte de notre trop fameux et illusoire 3ème A qui fait qu'au royaume des aveugles nous sommes - pour un temps encore très court - les rois.

La mascarade du gouvernement sur l'ISF est d'autant plus pitoyable qu'elle nous écarte une fois de plus des vrais sujets, mais il est vrai que nos hommes politiques ont une certaine habitude en matière de diversion.


Libye : les pays occidentaux sont apparemment bien embarrassés, et la Chine commence à montrer de sérieux signes d'énervement. Dans ces conditions, un accord à l'ONU sur une intervention militaire - où à tout le moins un embargo sur l'espace aérien - semble improbable. Où l'on voit la différence entre des despotes vieillissants et coupés de leur base et un vrai dictateur. Finalement Saddam Hussein aura été l'exception qui confirme la règle : Cuba, Corée du Nord, Birmanie : le trio de tête des dictatures les plus féroces au monde a encore de beaux jours devant lui.

Quand à la Chine, un pays où un twitter de trop vous envoie en camp de rééducation à l'autre bout du pays sans même un procès, gloups ! Et c'est d'eux que dépend la libération de la Libye. On peut toujours rêver. Ouf, je suis en France (et n'ai pas l'intention de mettre les pieds en Chine de sitôt).

dimanche 13 février 2011

L'erreur de la FFT

La FFT vient de décider le maintien du tournoi de Roland-Garros à Paris.

Cette décision est selon moi doublement erronée : elle est d'une part représentative de l'esprit de conservatisme qui est le nôtre dans tous les sujets. Paris sera ainsi la seule grande ville a avoir décidé de ne pas délocaliser en grande banlieue un tournoi de tennis exigeant toujours plus de place. Il ne fait aucun doute que dans ces conditions, le grand chelem se passera un jour de Paris.

Mais le plus grave, c'est le sacrifice des serres d'Auteuil. Oh, bien sûr, les concepteurs de ce projet fou nous expliquent qu'un stade de tennis va très bien avec des serres, que celui ci sera implanté sur le coté et qu'on replantera les plantes ailleurs. Oui, c'est vraiment pratique la nature, on peut la saccager impunément.

La maire de Paris, la FFT et le gouvernement ferait bien de réfléchir au message dramatique qui est passé : aucun jardin public n'est désormais à l'abri d'intérêts privés et financiers (car il s'agit bien de cela).

Pour ma part, je compte m'associer de toute mes forces aux associations et citoyens qui lutteront contre ce projet. Il est certain que cela sera très difficile de faire revenir la FFT sur ce projet, mais je pense que le combat devra être mené - par des moyens légaux et démocratiques - dès le prochain Roland-Garros.

Appel aux volontaires !

NB : je cite le document officiel de la FFT : "l'utilisation partielle et temporaire - le temps de la quinzaine - du poumon vert que constitue les jardins des serres d'Auteuil."

Décoder : utilisation totale, pendant 15 jours, et utilisation partielle permanente (le stade de 5 000 places).

Je ne savais pas qu'une puissance privée pouvait en France s'approprier un "poumon vert" dans une ville ! Ce sera une première, et ça va créer des vocations !

jeudi 3 février 2011

Pas de chance ?

Marc Touati, économiste connu, a déclaré récemment que "la France n'avait pas eu de chance " pour expliquer les mauvaises performances économiques du pays ces 10 dernières années.

Je crois que la chance n'a rien n'a voir là dedans, et que nous n'avons que ce que nous méritons : un pays qui taxe autant le travail et qui a des lois sociales aussi compliquées ne peut pas progresser. Nous faisons illusion mais c'est tout.

Le Président de la république a dit lors d'un déplacement "qu'il ne ferait pas la manche". Et les 1500 milliards de dette, c'est quoi ? La "manche", ce seront les emprunts de son successeur ? Il veut mettre dans la constitution une limite au déficit. Bonne idée, mais je croyais que la France avait signé le traité de Maastricht qui indiquait déjà une telle limite; Il n'a jamais été respecté.

Reportage intéressant hier sur M6 sur les taxis et le permis de conduire à point en France : en résumé : magouilles, non-respect des lois, malthusianisme corporatiste, impuissance de la loi et de l'état, fraude en tout genre .... des pratiques bananières, en veux tu en voilà. Passionnant !

Nous apportons notre aide aux tunisiens et aux égyptiens. Je leur conseille d'aller voir directement du coté de l'Allemagne, ils gagneront du temps et quitte à changer, autant opter pour le maître plutôt que pour l'élève indiscipliné.

Les émeutes récentes m'ont fait prendre conscience que les jeunes tunisiens parlent mieux le français que nos jeunes .... Que faire ? des échanges linguistiques, échanger les profs ? envoyer une commission d'enquête pour voir ce qui fonctionnait mieux dans l'école de Ben Ali ?

Pas de chance ? vous avez dit ? Ah oui, " comme en 40 ", comme on dit chez nous.

mercredi 12 janvier 2011

BMW - VW - 3ème Reich

Ce soir sur Arte, une émission passionnante sur Gunther Quandt, propriétaire de BMW, et fondateur de la 1ère famille allemande par ses avoirs (20 milliards d'euros).

En résumé, Gunther Quandt a été le 1er producteur d'armes du 3ème Reich en utilisant son ex-épouse Magda qui épousa Goebbels pour prendre commandes sur commandes, avec les SS comme gardiens des camps de concentration directement liés à ses usines de batteries pour sous-marins et V2 entre autres.

Inexplicablement, il ne sera pas inquiété en 1945 car très discret, alors que d'autres industriels moins impliqués finiront leurs jours en prison.

Je relie ce fait étonnant et choquant à la désinvolture dont les anglais ont fait preuve en 1945 pour rebaptiser la ville neuve voisine de l'usine Volkswagen, du nom d'un château proche : Wolfsburg sans tenir compte du fait que Wolf (Loup en allemand) était le surnom de l'initiateur du projet : Adolf Hitler.

Il est assez impressionnant de penser que 2 des plus belles entreprises allemandes actuelles : VW et BMW doivent directement leur succès au 3 ème Reich et aux milliers de déportés qui y ont travaillés pendant la guerre et y sont morts, et cela sans aucune "dé-nazification".

Dans le reportage, Gunther Quandt parle des prisonniers comme étant "usés" et devant être remplacés au plus vite (au rythme de 80 morts par mois).

Un membre de la famille Quandt explique dans le reportage qu'il est temps d'oublier le passé. On le comprend mais sans être d'accord, bien sûr.

dimanche 2 janvier 2011

France-Corée : 50 ans de décroissance relative

La lecture des chiffres de la croissance annuelle de la France en volume (source : INSEE) est édifiante.

Ainsi, elle est passée de 6% en moyenne dans les années 60, à 4% dans les années 70, puis 2,3% dans les années 80 ; et enfin 1,8% dans les années 90 pour finir à un malheureux 1,4% dans les années 2000.

Si on peut considérer le taux de 6% comme intenable à long-terme, le taux de 4% obtenu dans les années 70 malgré la 1ère crise du pétrole est un objectif qui a toujours été recherché par la suite, mais sans plus de succès.

2 conclusions peuvent être tirées : l'échec sur une si longue période ne doit sans doute rien au hasard et transcende le clivage gauche-droite. La dégradation des finances publiques y trouve sa première origine, les dépenses publiques augmentant plus vite que les recettes.

La France n'a jamais connu dans son histoire économique moderne (que je situerai après les guerres napoléoniennes) une période de décroissance relative (soit une baisse de la croissance) aussi longue.

Comment en sortir ? Peut-on en sortir ?

J'allais en rester là quand je suis tombé par hasard à la télévision sur le contre-exemple : la Corée. 8% de croissance par an depuis 50 ans. Pays N°1 pour la culture asiatique qui a dépassé le Japon auprès du public chinois. Sonate d'Hiver, un téléfilm à succès a été vu par 2 milliards de téléspectateurs ! Samsung équipe tous les Ipod d'Apple avec ses puces et est d'ores et déjà le N°1 mondial de l'électronique bien loin devant la firme à la pomme !

La Corée a bâti son succès sur l'éducation et la recherche (plus de chercheurs chez Samsung que dans tout le CNRS), la défense du pays (2 ans de service militaire pour tous) et le Christianisme (1ère religion désormais devant le bouddhisme).Samsung vient de construire la tour la plus haute du monde à Dubaï et a soufflé le marché des centrales nucléaires dans le même pays à Areva.