jeudi 16 juin 2011

La Grèce

La Grèce a vécu au dessus de ses moyens depuis une dizaine d'année. Jeux Olympiques et Euro aidants, elle s'est cru plus forte et plus belle qu'elle ne l'était. Aujourd'hui, il faut payer l'addition. Mais qui ? Les Grecs, les créanciers, un peu des deux ? Et en Grèce : les pauvres, les riches, tous ?

Le plan concocté l'an dernier en urgence par la BCE, les pays européens et le FMI est un échec puisqu'il en faut un autre. Entre temps, la situation économique en Grèce s'est dégradée et les pays européens se sentent moins capables sinon moins désireux de remettre au pot.

La monnaie commune aide certainement les riches grecs à mettre à l'abri leurs fortunes dans des banques suisses, notamment. Le fisc grec semble toujours aussi incapable de faire rentrer l'argent.

On comprend que les grecs (au moins une partie) souhaitent ne pas rembourser leur dette et sortir de l'euro. On comprend également que la BCE, les banques européennes et les gouvernements européens souhaitent gagner du temps, surtout ceux qui sont fortement engagés.

Entre ces 2 extrêmes : "le défaut" et "la fuite en avant", il est dommage qu'on n'essaye pas davantage de trouver une voie médiane qui consisterait à partager la note entre tous pour la rendre plus acceptable.

Aux banques, à la BCE et aux Etats européens qui n'ont pas fait leur travail de surveillance et de conseil, une part de pertes inévitable (25 % ?) moyennant quoi la Grèce accepterait une mise sous tutelle provisoire de son administration avec comme premier objectif de rapatrier les fonds évadés et de taxer fortement patrimoine et richesse.

En temps de guerre, c'est l'obus qui prélève aléatoirement sa part sur les patrimoines et il y a peu à faire pour s'en prémunir. La situation actuelle n'est - pour la Grèce - pas très différente et une taxe très forte sur le patrimoine me semble la seule solution pour s'en sortir.

Rappelons enfin que les 2 grands pays qui ont fait défaut : Argentine et Russie ont tous deux des ressources naturelles que la Grèce n'a pas et pourtant ne s'en sont jamais remis. Le Brésil et l'Inde les ayant dépassé sans doute pour toujours.

Un défaut de la Grèce impacterait surtout la zone Euro et la BCE, mais une fois faite, je ne vois pas comment la Grèce pourrait se sortir du trou.

Voir la réalité en face pour les 2 parties : créanciers et débiteur me semble la seule solution. Est-on encore capable d'éviter le pire ? Les marchés financiers n'en sont pas certains.