dimanche 27 novembre 2011

La fin de l'euro ?

Décidément, tout s'accélère. De nombreux économistes et journalistes n'hésitent pas à pronostiquer une fin rapide de l'euro.

Jusqu'à peu, seuls faisaient l'objet d'un débat les inconvénients d'une hypothétique sortie du type de celle préconisée par quelques hommes et femmes politiques secondaires sur l'échiquier politique français.

J'ai lu dans le Journal du Dimanche que l'Italie allait devoir emprunter 440 milliards d'euros l'an prochain. Jamais l'expression "mur de dette" n'a paru aussi approprié. C'est un méga-tsunami qui nous arrive dessus. Comment faire rapidement baisser les taux d'intérêts dans un tel contexte ? Cela semble totalement impossible, et on comprend mieux la réticence de l'Allemagne à se lancer dans les euro-obligations.

Le Fonds Européen de Stabilité Financière n'est toujours pas opérationnel dans son nouveau format, de toute façon il n'est pas prévu pour pouvoir venir à l'aide de l'Italie. La révision des traités est quelque chose qui prend des années.

Dans ce contexte, on voit mal ce qui peut sauver l'euro. La BCE a clairement les moyens techniques de le faire mais en a -t-elle le mandat et le droit ? rien n'est moins sûr. Le problème au fond est simple : les pays dits "vertueux" sont-ils prêts à payer aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas été ? Il suffit qu'ils pensent - à tort ou à raison - préférable de s'abstenir pour que l'euro soit définitivement condamné.

En tout cas, il apparaît clairement aujourd'hui que les pays qui sont maître de leur destin monétaire : États-Unis, Grande-Bretagne, Suisse et Japon empruntent tous à des niveaux d'intérêts bien moindres, quelque soient leurs difficultés propre et le niveau de leur dette.

Aussi, une disparition de l'euro et un retour simultané dans tous les pays de la zone euro aux anciennes monnaies nationales avec une parité identique de un pour un au départ, ne semble plus un scénario de science-fiction.

On peut imaginer des taux de conversion allant rapidement vers 1,20 FF ? ; 1,40 ITL ? et 1,60 ESP ? pour 1 DEM. Seuls les Florins et Francs Luxembourgeois se tenant. Les taux sur la dette resteraient élevés pour la France, l'Italie et l'Espagne (respectivement 5, 7 et 9% ?) mais seraient supportables par un appel accru à l'épargne nationale et la croissance retrouvée pour ces pays suite à la dévaluation. Le retour de l'inflation permettrait de réduire le poids des retraites et prestations sociales, tout en favorisant la production nationale.

Cela me paraît aujourd'hui un scénario possible. Je ne vois pas les allemands accepter que la BCE achète la dette des pays dispendieux sans obtenir des garanties que seul un nouveau traité peut leur donner, ce qui prendra trop de temps pour les marchés financiers.