vendredi 20 avril 2012

L'échec

La campagne électorale, comme les précédentes, a fait l'objet de tous les commentaires, pourtant je pense qu'il y a un fait qui est passé totalement inaperçu des médias et pour cause puisque cette élection partage une caractéristique unique avec celle de 1981 seulement, soit il y a plus de 30 ans.

Jamais, un président n'a été réélu sur le résultat de son mandat : de Gaulle a bénéficié de la contre-vague de mai 68, Mitterrand et Chirac ont été réélu en pleine cohabitation leur permettant de bénéficier de leur statut d'opposant.

Seuls Giscard et Sarkozy se sont présentés pour leur réélection avec les pleins pouvoirs et un bilan à défendre. Giscard a été battu et Sarkozy semble en prendre le chemin.

Ce fait n'est finalement pas si étonnant si on se penche sur le bilan économique et social de nos présidents depuis Pompidou et si on voit l'état de la France aujourd'hui. Seul un président bénéficiant du rôle d'opposant que peut lui conférer la cohabitation est en mesure de se faire réélire. On mesure mieux l'exploit que représenterait la réélection de Sarkozy si on ajoute qu'il a battu les records d'impopularité d'un président pendant la cinquième république. On comprend que le sportif qu'il est n'ait pas pu résister à le tenter.

Alors : "A l'impossible, nul n'est tenu" ou "C'est parce qu’il ne savait pas que c'était impossible qu'il l'a fait" ?

samedi 7 avril 2012

Le baril de poudre

Si on analyse avec un peu de recul l'évolution de la France depuis l'après-guerre (67 ans, un peu moins qu'une espérance de vie), on peut facilement distinguer 2 périodes : les 30 "glorieuses", et les 30 "piteuses". Pendant la première période, la France a généré des richesses et s'est préoccupée de leur répartition, puis dans la seconde, au fur et à mesure que cette création était en panne, la France s'est mise à distribuer une richesse fictive fondée sur l'endettement du pays.

La suite de l'histoire est écrite : la faillite du pays et de ses épargnants, la remise en cause de l'état providence et la fin de la fonction publique et du statut de fonctionnaire. La fin du "bon vivre" en France au moins pendant quelques décennies.

L'assaut de démagogie dont font preuve nos principaux candidats est risible et nous rappelle une fois de plus que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent.

Une analyse cynique des forces en présence montre un camp qui va dans la mauvaise direction théorique, le candidat socialiste, mais qui présente 2 avantages possibles : l'accélération de la faillite, préalable indispensable au redressement, et la possibilité de faire l'inverse de ce pour quoi il a été élu, et par exemple être le premier gouvernement à faire baisser le salaire des fonctionnaires. A l'inverse, les idées libérales sont les bonnes mais quand elles ne sont pas appliquées à quoi bon être dans le vrai.

A force d'entendre parler de quelque chose sans le voir se matérialiser on peut penser que cela n'arrivera pas mais je pense que la faillite de la France est pour bientôt car la crise de l'euro est structurelle, et entraîne inévitablement les pays faibles de l’Europe, dont la France qui ne doit qu'à sa taille de ne pas être plus attaquée aujourd'hui, vers le fonds (cf son déficit commercial abyssale qui s'ajoute à ses multi-déficits : public, sécurité sociale, ....).

Ceci dit, à court-terme, l'arrivée d'un président socialiste nous rejouant le remake de l'état providence en pleine crise de l'euro pourrait être la flamme qui allume la mèche du baril de poudre sur lequel nous sommes tous assis.

J'ai hâte de voir ça !