lundi 1 octobre 2012

Haro sur les indépendants !

En Mai, quand Hollande a été élu, j'ai écouté son discours le soir même et j'ai coupé le son au bout de 3 minutes. Non, le Saint-Esprit ou une potion magique ne lui était pas tombé dessus par miracle ! Ridicule et démagogique il avait été pendant la campagne, ridicule et démagogique il serait pendant son quinquennat.

Depuis, cela m'arrive vraiment très rarement de l'écouter - ni ses ministres d'ailleurs - car c'est trop pénible. Partant de là, je me suis dit que je commenterai peu les décisions prises car convaincu qu'elles iraient dans le mauvais sens, c'est un peu comme enfoncer une porte ouverte ou se battre contre des moulins à vent en Espagne. Assez inutile. Et puis BFM Business - qui reprend la lamentation de nos économistes et chefs d'entreprise le fait si bien (récession et marasme au bout du chemin).

Mais là, devant le massacre des indépendants en ce jour de Saint Barthélemy fiscale, les bras m'en tombent ou plutôt mes doigts tombent sur le clavier comme un noyé qui se débattrait avant de boire la dernière tasse. 

Si j'ai bien compris les mesures annoncées, les indépendants (artisans, commerçants et professions libérales) vont voir leurs cotisations sociales augmenter ainsi que leurs impôts sur le revenu (par l'arrêt de la réduction de 10% pour frais professionnels). Mesures de double peine s'ajoutant à la potion amère largement commentée du budget 2013 sur laquelle je ne reviens pas.

Bien sûr, ces mesures sont injustes car elles ciblent une catégorie qui ne bénéficie d'aucune sécurité d'emploi ni de statut. Le discours justificateur (moralisateur ?) qu'il faut égaliser par le haut les cotisations de tous ne sera entendu que par les fonctionnaires qui ne savent pas ce qu'incertitude sur son chiffre d'affaires ou ses revenus veut dire. Par ailleurs, ces mesures envoient un message fort de mépris et de dédain qui sera retenu par des décideurs et des gens avec qui il faut compter, enfin elles seront inefficaces s'agissant de contribuables qui peuvent (par lassitude, par calcul ou par représailles) décider de moins travailler, de moins facturer ou de moins se verser de salaire. Sans parler du travail au noir ...

Dans mon cas personnel par exemple, le gouvernement me dit : tu vas payer plus d'impôt sur ton épargne, tu cotiseras plus et tu ne déduiras plus tes frais professionnels. Ma réponse : je dois donc renoncer à remplacer ma voiture, l'an prochain je me verserai moins de revenus et je travaillerai moins, et dès que mes derniers enfants seront grands, je partirai en Belgique pour y établir ma société.

Les experts fiscaux du gouvernement ne connaissent manifestement pas la fable de la grenouille (trempez là dans l'eau froide et chauffez l'eau progressivement, elle s'y habitue, et meurt. Jetez la grenouille dans l'eau chaude et elle s'en échappera par réflexe).