lundi 31 décembre 2012

Voeux 2013

Je présente mes meilleurs vœux à mes lecteurs pour l'année 2013 : santé et bonheur pour vous-mêmes et pour vos proches.

Question prospérité, l'année 2013 sera, c'est mon pronostic, l'année de la vérité pour la France.

Alors que l'Allemagne poursuit la même politique (traiter les problèmes sous l'angle de l’efficacité économique), que le Japon relance la machine économique avec la baisse du yen, que les États-Unis (divisés certes) n'envisagent des hausses d'impôts qu'avec extrême précaution afin de ne pas casser la croissance, notre gouvernement de tartarins continue dans sa lancée de l'imposition tous azimuts et de l'instabilité fiscale permanente. A ce titre, les propos du rapporteur de la commission des finances de l'Assemblée Nationale, Christian Eckert, à propos de la censure (toute relative) du conseil constitutionnel est un avertissement sans frais à tous ceux qui oseraient continuer à investir et prosperer en France. Il faudra rendre gorge d'une façon ou d'une autre, et même si vous quittez le pays (là c'est du rêve mais qui en dit long à la fois sur l'inculture économique, fiscale et générale de ces fonctionnaires de la politique) !

Jamais un gouvernement n'a autant alourdi les impôts sur l'épargne, sur le patrimoine et sur les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales ....). Le travail enfin a été mis également à forte contribution (taxes sur l'épargne salariale et les heures supplémentaires), tant il est vrai qu'être aujourd'hui épargnant, possesseur d'un patrimoine et/ou salarié est un privilège dans ce pays.

La recherche des économies nécessaires pour financer le crédit impôt compétitivité (dont je ne crois pas qu'il aura un quelconque impact positif dans un environnement si sombre, et notamment de remontée de l'euro) accentuera sans doute encore si on en croit les premières fuites (soumettre les allocations familiales à plafond de ressources) le caractère redistributif fou du système français puisque rappelons quand même en ce qui concerne les allocations familiales que ce sont tous les travailleurs (salariés ou indépendants) qui les financent par leurs cotisations (dites à tort patronales mais pesant sur le coût du travail et étant donc une charge pour les salariés).

Donc, pour résumer, je pense que la France va souffrir en 2013 de 2 conséquences de sa politique économique : d'une part sa symphonie cacophonique sur l'épargne et le patrimoine va se traduire par des baisses de recettes fiscales (au contraire de ce qu'attend le gouvernement, et la baisse des transactions immobilières est un premier signal) et d'autre part le coup d'accélérateur à cette machine à shadocks qu'est devenue le système de redistribution français qui fait qu'un instituteur gagne 1600 € nets par mois mais coûte en charges sociales 2000€, ce qui correspond au RSA+allocations familiales d'un couple sans emplois et avec 3 enfants, ce qui est loin d'être une exception chez nous (et qu'on ne parle ni droit à la retraite : c'est une fiction à moyen terme ni de droit à la santé puisque tous y on droit avec la CMU). Et de cette machine folle ne peut sortir au mieux qu'une croissance zéro.

Alors, avec des recettes fiscales bien loin de son budget, le gouvernement devra chanter aux marchés la petite musique bien connue (au choix : c'est la faute à pas de chance, à l'Allemagne ou à que sais-je). La aussi, je fais le pronostic que les marchés se rendront compte que ce qu'ils prenaient pour un atout : notre merveilleuse administration fiscale connue pour sa capacité à lever les taxes, n'en peut mais. Le roi est nu.

Seule la forte pression des marchés financiers sera capable de faire comprendre au gouvernement qu'on ne peut pas vouloir aider les entreprises tout en tapant sur les entrepreneurs et en gaspillant de l'argent qu'on n'a pas pour acheter une paix sociale. Je forme donc le vœux que celle-ci arrive le plus vite possible.




lundi 17 décembre 2012

La grande Nation

Les allemands parlent de la France comme de la "grande Nation" quand ils veulent se moquer de nous, et les occasions ne manquent pas en ce moment !

Jamais un gouvernement n'est allé aussi loin dans le déni de la réalité et à contre-courant des solutions mises en place dans tous les pays.

Nous souhaitons l'harmonie fiscale ? Pourquoi pas nous répond le ministre belge des affaires étrangères, mais il faudra baisser vos impôts puisque vous êtes le pays où le niveau des impôts est le plus élevé d'Europe. En attendant, il vous faut assumer les conséquences de votre fiscalité et la Belgique est heureuse d'accueillir les français qui le veulent, en conformité avec le traité européen de libre circulation des biens et des personnes.

La Suède a supprimé l'ISF après le choc du départ du fondateur d'Ikea, nous minimisons les chiffres des départs fiscaux. Tout le monde sait qu'il y a au moins 600 milliards d'euro de capitaux expatriés depuis 1981 : la perte d'impôts en résultant est bien supérieure aux 5 ou 6 milliards de rendement de l'ISF.

Le Cor annonce un déficit de 20 milliards sur les retraites en 2020 alors que le gouvernement vient de réduire l'âge de départ en retraite de certains. Comme le rappelle Marc Fiorentino ce matin dans sa chronique  quotidienne sur BFM Business, les ménages français savent bien que la retraite par répartition est en faillite et vit ses derniers jours puisqu'ils ont le plus fort taux d'épargne d'Europe.

François Hollande se répand en déclaration optimiste sur l'avenir de l'Euro pendant qu'Angela Merkel nous rappelle une vérité brutale : une zone (l'Europe) qui représente 25% des richesses mondiales ne peut pas dépenser 50% des dépenses sociales du monde : il faudra travailler dur pour maintenir notre système social.

Après avoir multiplié les dépenses inutiles et non productives (retraites, allocations en tout genre, sécurité sociale gratuite, énergie gratuite, recrutement de fonctionnaires ou de jeunes dans des emplois non productifs), le gouvernement se préoccupe de savoir comment il va financer son crédit d'impôt productivité. Déjà fuitent les informations selon lesquelles les conditions de ressources des allocations familiales seraient dans le collimateur.

Grande Nation vous avez dit ? Pathétique.

Pendant ce temps, l'Allemagne se prépare à accueillir des millions d'européens à la recherche d'un vrai travail.

samedi 15 décembre 2012

La fuite de la richesse

Gérard Depardieu vient de rendre son passeport français et il n'est pas le seul. Selon l'agent immobilier de luxe Daniel Féau, les ventes liées aux départs fiscaux n'ont jamais été aussi élevées. Tous les avocats fiscalistes en témoignent. Nous connaissons tous des personnes qui s'installent qui en Belgique, qui à Londres ou qui au Canada ... La fuite de la richesse devant le trop d'impôt est une réalité qui ne pourra pas être niée très longtemps par le gouvernement. La remarque de François Hollande souhaitant que la Belgique augmente ses impôts est bien révélatrice de l'inconscience du gouvernement qui s'imagine pouvoir faire la loi en Europe et s'essuyer les pieds sur les traités européens (libre circulation des biens et des personnes).

Mais il y a une autre fuite de la richesse plus dangereuse à mon avis car portant sur des montants beaucoup plus importants et se produisant d'une façon plus insidieuse : c'est la déstabilisation de pans entiers de l'économie devant les coups de boutoirs fiscaux. Le marché immobilier en France est totalement bloqué un an après la forte hausse de la taxation des plus-value. L'épargne fuit les placements taxés et se réfugie vers les placements défiscalisés (explosion des collectes sur le livret A). Je ne doute pas que les grandes entreprises sauront contourner l'hyper-taxation des hauts salaires ("salary split" ou localisation des cadres en Suisse par exemple), quand aux petites entreprises et aux entrepreneurs individuels qui subissent déjà les effets récessifs de l'explosion de la concurrence liée aux ventes sur internet (dont Amazon est la figure de proue), la baisse des salaires de gérant sera une nécessité permettant de compenser la forte hausse des impôts et taxes, pour ceux que la forte hausse (voire explosion parfois) de la CFE n'aura pas découragés ou achevés.

Enfin, tout laisse à penser que - contrairement aux espoirs du gouvernement - c'est la consommation, et non l'épargne qui fera les frais des hausses d'impôts non évitables (ce que j'appelle les prises par surprise : ISF et taxation des dividendes en 2012) et non l'épargne. Bien sûr, en 2013, les ménages s'organiseront et la base taxable se réduira (transfert d'épargne et fuite des capitaux).

Dans un contexte macro-économique difficile (explosion du chômage et hausse de l'euro), il faudra attendre les chiffres de la croissance du 1er trimestre 2013 pour que l'évidence apparaisse : le gouvernement qui a multiplié les dépenses dites sociales (abaissement de l'âge de la retraite pour les carrières dites longues, allocations en tout genre, extension de la CMU et des tarifs sociaux d'énergie ...) se retrouve devant une perte de recette non prévue qui menace non seulement l'objectif de déficit de 3% mais surtout la qualité de la signature de la dette française.

Alors les prédictions de "The Economist" et de nombreux économistes ou organismes de qualité (dont le dernier, l' "IFO" en Allemagne qui prévoit 10 ans de marasme en France) se réaliseront : la France sera en défaut de paiement et devra repenser tout son modèle économique puisque ses dépenses devront alors être réduites de moitié faute d'un financement par l'emprunt. Une révolution certainement dans les larmes et le sang (au sens propre).  Et il n'est pas certain alors que la libre circulation des biens et des personnes perdure, l'Euro et l'Union Européenne ayant vécu.

La fuite des riches actuellement me fait penser à la fuite des juifs de l'Allemagne nazie : seuls les plus clairvoyants ont pu s'échapper, les autres ont été piégés. Après coup on se demande pourquoi plus ne se sont pas sauvés tant que c'était possible, mais lorsqu'on se retrouve dans une situation similaire on ne fait pas mieux (il y a toujours de bonnes raisons de rester ...)

Bravo Monsieur Depardieu, vous faites partie des clairvoyants !