mercredi 31 juillet 2013

Kites

Pas de politique pendant les vacances, ou plutôt pas de politique avant le grand boum. Décidément, ce gouvernement me fait de plus en plus penser à un mauvais conducteur qui considère le fait qu'il n'ait pas eu d'accident comme la preuve de sa bonne conduite. Patience, le démenti viendra tôt ou tard ....

Parlons plutôt cinéma indien : "Kites" est un film du réalisateur indien Anurag Basu sorti en 2010 avec dans les rôles principaux Hrithik Roshan et Barbara Mori. J'avais acheté le Blu-Ray dans le quartier tamoul de la gare du Nord il y a un quelque temps et c'était un des rares films que je n'avais pas regardé.

Coup de foudre ! Certes, les détracteurs du cinéma indien ne pourront apprécier. Pas assez réaliste (parce que les trilogies Jason Bourne sont sans doute un reflet fidèle de l'espionnage ?), trop romantique, trop typé (oui, ils y a quelques indiens qui jouent dans le film ....).

Kites n'est pas un film Bollywood classique : il dure 2 heures (pour des durées souvent supérieures à 2h30), il n'y a pas de danses indiennes, pas de scènes hors scénario ni de pitreries. Le film se termine mal, et est plus subtil qu'il ne peut semble au premier abord.

Il a fait un flop en Inde après un démarrage en trombe (2ème meilleure sortie sur 2000 écrans après 3 Idiots), sans doute pour 2 raisons : d'une part l'action se situe à Las Vegas et raconte un amour impossible entre 2 paumés de la vie : une immigrante mexicaine sans le sous (Barbara Mori : Linda / Natasha) et un professeur de danse indien tout aussi fauché (Hritihik Roshan : Jay ou J). L'un parle espagnol, l'autre anglais et ils ne se comprennent qu'à minima, en tout cas par le langage. Le réalisateur a choisi le réalisme et le film est donc principalement tourné en espagnol et en anglais ce qui a certainement dérouté le public indien. 2ème raison et sans doute la principale selon moi : l'histoire d'amour se termine mal comme Roméo et Juliette. Ce n'est pas si fréquent dans le cinéma indien et s'est tout aussi dur à avaler pour notre cher public indien.

L'histoire est assez classique : les héros recherchent chacun la sécurité financière par une relation amoureuse et vont naturellement se rencontrer puisqu'ils sont tous deux fiancés à un frère et à une sœur, enfants d'un riche patron de casino de Las Vegas. Bien sûr, ils vont rapidement éprouver une attirance l'un pour l'autre. La brutalité et la méchanceté du fiancé de Natasha que Jay avait connu sous le nom de Linda en l'épousant auparavant frauduleusement pour lui faire profiter de sa green card va faire le reste. Un point subtil du scénario : c'est l'enchaînement des circonstances qui va provoquer la fuite de Natasha (redevenue Linda) avec Jay et non pas sa volonté. Certes, elle était déjà amoureuse avant de Jay mais on voit bien dans le film qu'elle était consciente de sa dépendance financière vis-à vis de son fiancé, Tony, et ne partira avec J que lorsque les circonstances l'y obligeront. La 2ème partie du film est un mélange de road-movie (fuite) et d'histoire d'amour (avec un mariage au Mexique) avant la fin tragique lorsque Tony et sa bande les auront retrouvés.

Hrithik Roshan est un des acteurs stars d'Hollywood, aux yeux verts et au physique d'athlète. Il a joué la même année le rôle d'un hémiplégique dans "Guzaarich" de Sanjay Leela Bhansali (Devdas) avec Aishwarya Rai qui a également été un échec injuste au box office indien cette même année. Il avait joué avant l'empereur Moghol Akbar (Le grand) dans "Jodhaa Akbar" avec la même actrice. Il est impeccable comme toujours dans ce film et sait passer des scènes d'actions aux scènes romantiques avec aisance (pas trop de sexe comme toujours dans le cinéma indien certes ...)

Barbara Mori est une actrice de Telenovela d'origine mexicaine et uruguayenne, par sa mère et japonaise par son père. Elle avait tourné dans "La mujer de mi hermano" (la femme de mon frère) en 2005 et c'est en visionnant ce film (introuvable en France) que le producteur a souhaité lui proposer le rôle dans le film. Elle y est sublimement belle et sa connivence avec Hrithik Roshan est éclatante.

Cela n'empêche pas certains critiques américains d'avoir écrit que le visionnage du film leur avait été pénible. Voir les pitreries de Matt Damon dans les Jason Bourne leur est sans doute plus supportable. Il en faut pour tous les goûts, et les 2 milliards de supporters du cinéma indien dans le monde se suffisent à eux-mêmes.
Pour ceux qui veulent s'offrir un petit voyage dans l'univers bollywoodien, j'ai déjà eu l'occasion de citer en France le site internet Fantastikindia extrèmement complet.

Bonnes vacances aux aoûtiens, bon retour aux juillettistes !