mardi 31 mars 2015

Le steward

Et le steward dit : Jesper.

Jesper qu'on va y arriver (1,5% de croissance en France en 2015. Manuel Valls)

nb : dans leurs mémoires de guerre, combien de fois De Gaulle et Churchill ont-ils espéré ? cherchons le mot.


Lu un livre passionnant sur Waterloo : Thierry Lentz : Waterloo 1815.

Les 100 jours, l'aventure la plus coûteuse de l'histoire de France : plus de 2 milliards d'€ à l'époque, la perte de la Savoie et de la Sarre. La perte de toutes les conquêtes depuis la révolution. Une occupation militaire sévère. L'Europe en voie de désintégration (congrès de Vienne) à nouveau réunie contre Napoléon. 200 000 soldats français contre 2 millions d'hommes. Une infériorité numérique flagrante. Un Napoléon perclus d’hémorroïdes incapable de monter à cheval ajoutant aux erreurs stratégiques (croire que les Anglais et les Prussiens ne seraient pas solidaires après 20 ans de conflits) les erreurs tactiques (non-reconnaissance du terrain de la bataille de Waterloo, détachement de 30% de ses troupes - Grouchy 30 000 hommes à la vaine poursuite des prussiens qui en fait revenaient sur leurs pas pour attaquer les troupes françaises - laisser le commandement opérationnel à Ney qui fit attaquer la cavalerie sans ordre et sans préparation d'artillerie).

La valeur et l'enthousiasme des troupes françaises, aveuglées par leur amour par l'Empereur (ça nous rappelle les Ardennes) ont failli réussir l'impossible. Je me souviens d'un ami disparu qui rajoutait : heureusement non, effectivement si Napoléon l'avait emporté à Waterloo cela aurait été encore 2 années de guerre qui se seraient terminées par la destruction du pays.

Les prussiens de retour à Paris en juin 1815 voulaient détruire le pont de Iéna et tous les monuments rappelant Napoléon, des dizaines de préfets on été emprisonnés pour avoir voulu s'interposer devant des mesures vexatoires des troupes occupantes. Maintenant que le temps est passé on pourrait avoir aussi un moment aux morts de Waterloo qui fut effectivement une défaite et un désastre terrible, mais qui paradoxalement nous en a évité de bien pire encore. Merci Wellington (et Blücher).

Ce sera intéressant de relever les commentaires français en juin (je suis un peu en avance je sais ...)

samedi 28 mars 2015

Le pilote dans l'avion

L'avion s'appelle la France

Le pilote François Hollande

Il a verrouillé l'accès à la cabine de pilotage et mis le pilote automatique sur une descente lente

La plupart des passagers ne se rendent compte de rien et mangent la collation offerte par la compagnie

Le pilote sait exactement où l'avion va se crasher : la montagne de la dette

Un steward complice explique aux quelques passagers inquiets qu'il ne faut pas s'inquiéter et que l'avion reprendra de l'altitude lorsque nécessaire (décodage : le seuil d'une dette à 100% du PIB ne sera pas atteint)

L'histoire dira que ce pilote n'y voyait pas très bien, aurait rêvé d'un grand destin, et ne se faisait pas à l'idée de voir sa licence de pilote retirée en 2017 après 5 années de période probatoire peu probante (justement).

Sa petite amie du moment expliquera dans les journaux qu'au moins il sera certain de laisser son nom dans l'histoire (mais seulement si l'avion se crashe avant 2017).

Or, ce dernier point l'inquiète. Les vents sont porteurs et se serait-il trompé dans ses calculs ? Et si c'était le pilote suivant à qui devait revenir l'honneur d'être aux commandes lors du crash ?

L'histoire se souviendrait-elle du pilote précédent qui a saboté les moteurs, magouillés les plans de vols et menti aux passagers ?

Pour calmer sa crise d'angoisse, le pilote se saisit du micro et fait annonce sur annonce aux passagers (Communication Man) suscitant l'énervement du steward en chef qui n'a plus rien à dire.




vendredi 6 mars 2015

L'Apartheid social

On ne s'en rend pas toujours compte mais des mouvements puissants traversent parfois l'opinion publique.

Je suis persuadé qu'une grande majorité des français prennent comme une insulte la réaction de Manuel Valls aux attentats de début janvier, car enfin décréter un besoin de réforme suite à des attentats n'est ce pas donner raison aux terroristes et nous signaler que nous sommes les coupables ? C'est une faute très lourde. Faudra-t-il annoncer une réforme à chaque nouvel attentat ? Battre notre coulpe à chaque fois ?

Par ailleurs, le sujet de la mixité sociale pue vraiment. D'abord, rien n'empêche nos ministères et nos ministres de se délocaliser dans le 93. On est en fait certain qu'en matière de mixité, ils sont loin d'être exemplaires.

Croit-on vraiment qu'il suffirait de diluer la délinquance dans les territoires qu'elle n'a pas encore colonisé pour régler le problème du "bon-vivre" en France; Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises mais il suffit de se promener dans toute l'Europe pour constater que la France est vraiment devenu un pays à part ou justement il ne fait pas bon vivre.

Marine Le Pen a raison, il n'y a pas "d'Islamophobie" en France, il y a simplement une haine de la France, au plus profond des hommes politiques qui nous gouvernent. Cela donne vraiment envie de vomir. Les français, j'en suis persuadé, ne laisseront pas impunie l'insulte. Ils se vengeront dès les élections départementales de mars en infligeant une sévère correction à ce gouvernement démagogique et pervers.

jeudi 5 mars 2015

"50 nuances de Grey"

La cause est entendue : un roman "nul" qualifié de "Mommy porn" et vendu à 100 millions d'exemplaires a accouché d'un film aussi "nul" qui vient de dépasser les 500 millions de dollars de recettes, par simple effet de curiosité. Il n'y a rien à dire de plus.

Et pourtant, que de sujets passionnants.

Notons d'abord que le sexe laisse moins indifférent que la guerre au cinéma, ainsi American Sniper est paraît il un chef d’œuvre. Peut-être, mais bon, un sniper américain en Irak. Bof. Pas pour moi, je préfère la fessée, c'est moins dangereux.  L'humanité fait la guerre et fait l'amour depuis la nuit des temps, notons simplement que ces 2 activités passent différemment l'écran. Le film de guerre était génial, les acteurs mourraient vraiment bien, le sang était bien rouge. Pour le sexe, plus difficile d'en parler. C'est vraiment cochon, c'est vrai.  Et le Maréchal Pétain qui organisait ses partouzes à Paris en plein Verdun (et il n'était certainement pas le seul Maréchal de l'époque), c'était comment ? Au cinéma, faite la guerre pas l'amour.

On arrive vite sur le terrain de la censure. Autre sujet passionnant. 3 grandes zones interdisent le film : la Chine (je ne savais pas), l'Inde (on en reparlera) et les pays arabes (on s'en doutait). La Chine est un pays communiste dont l'objectif est l’enrichissement par le capitalisme, perdre du temps à aimer, baiser et se pervertir n'est sans doute pas dans la ligne du parti. L'intérêt du film aura simplement été de nous le rappeler. L'Inde c'est plus étonnant, le pays du Kama-Sutra transformé en république Victorienne. De toute façon, internet n'est pas censuré en Inde contrairement à la Chine et dans le pays-roi du piratage le film sera bientôt visible en streaming. Pour les pays arabes, c'est sûr que si l'internaute pris sur le fait risque sa main c'est moins drôle. La globalisation n'est pas encore parfaite.

On a beaucoup glosé sur la technique du film. Les acteurs n'étaient pas toujours tout nus paraît-il. il y avait des rajouts et des postiches. Pour les films de guerre c'est pareil, les mitraillettes sont en plastique. Sinon, il y aurait beaucoup de blessés à la fin du tournage. Ne confondons pas la technique et l’œuvre. C'est comme un clair obscur sur un tableau; il n'est pas fait en un trait. A ce sujet, la polémique entre l'écrivain (EL James) et la réalisatrice (Sam Taylor-Johnson) est assez intéressante et pas nouvelle car elle pose le problème de l'adaptation d'un livre au cinéma. A la place d'Universal qui a sans doute fait un très gros jackpot je serai assez inquiet car il me semble que ce sont deux arts très différents et donner la main à un écrivain est sans doute la meilleure façon de saboter un film. Comment retranscrire 600 pages en 2 heures de film ? Intuitivement, je me dis qu'un scénariste (profession très recherchée à Hollywood contrairement à la France) est le seul capable de le faire. Réponse dans 2 ans.

Reste, le film et le roman.

Le livre est mal écrit. Mal écrit ou mal traduit ? C'est différent. Il y a beaucoup de gros mots et de longs passages qualifiés de pornographiques ou pire Mommy Porn. Il y a sans doute une littérature de romans de gare à laquelle ce terme se réfère mais j'avoue ma grande ignorance, n'étant pas du bon sexe ! Alors ce roman ? D'abord c'est l'héroïne qui se raconte (Anastasia Steele pour ceux qui l'ignoreraient encore). Ensuite, rappelons qu'un roman n'a pas à être crédible; il est ce qu'il est, sans compter que la vie est parfois encore moins crédible qu'un roman. Donc Anastasia est vierge à 22 ans et elle découvre l'amour et la jouissance. Voilà qui explique sans doute les nombreuses descriptions qui parsèment le livre. Mettons nous à sa place, qui serait déjà blasé ?

Et la domination ? alors là danger, d'autant que Christian Grey est un jeune milliardaire qui peut utiliser toute sa fortune pour impressionner sa belle, c'est vraiment trop injuste et sexiste aussi. Et figurez vous qu'Anastasia craque, parce qu'en plus il est beau comme un dieu. C'est vraiment dégoûtant. Mais la vie est bien faite finalement car notre Christian a une faille. Il a besoin de dominer et faire souffrir (raisonnablement et avec leur consentement) les femmes. S'il n'aimait pas Anastasia, tout irait bien, il essaierait (c'est la seizième) et il verrait bien, ça passe ou ça casse. Oui, mais voilà il l'aime, c'est cela le problème. Peu de spectateurs sans doute ont situé la scène de rupture dans le film. Ce n'est absolument pas celle où Christian fouette violemment Anastasia (qui le lui a demandé pour tester ses limites et essayer de comprendre) et qui se rebelle effectivement au 6ème coup de fouet, mais c'est la scène suivante dans sa chambre où elle lui dit d'abord "tu ne me referas jamais ça" et ensuite "je suis tombée amoureuse de toi". C'est la réponse de Christian "tu ne dois pas" qui génèrera la rupture (temporaire). Et oui, c'est une histoire d'amour (impossible), au moins dans le tome 1.

Le film ? notons que pour un film nul, l'acteur et l’actrice font déjà l'objet de pas mal de sollicitations. Quand à Dakota Johnson elle n'a pas froid aux yeux pour avoir fait un clip pour l'émission Saturday Night Live de NBC jugé de très mauvais goût où elle se moque d'une publicité de Toyota et la transforme en une scène de progagande pour nos "amis" d'Isis (Dad, it's only Isis, Don't worry). S'il y a vraiment un pays de la liberté d'expression, c'est bien les Etats-Unis. D'un autre coté, être la petite fille de Tippi Hedren, actrice fétiche de Hitchcock doit aider à avoir du caractère quand on sait que cette dernière a vu sa carrière brisée pour avoir résisté aux assiduités lubriques du fameux metteur en scène.