vendredi 12 juin 2015

Une belle idée ?

Il paraît que le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu est une "belle idée".

C'est tellement stupide et révélateur que je ne veux même pas me souvenir du nom de l'idiot qui a prononcé cette stupidité.

Non, dans  un pays qui connaît comme nul autre un "Enfer fiscal" (Pascal Salin) et qui teste le niveau de l'intolérance à l'impôt avec un raisonnement du type "jusqu'ici tout va bien", non, aucune idée fiscale ne peut être une "belle idée". Quelle est la beauté à ce que chaque année l’État et toutes ses tentacules prélève plus de la moitié de la richesse nationale pour la redistribuer d'une façon de plus en plus obscure non sans prélever sa quote-part entretemps (au moins les familles de la Mafia vont à la messe elles) ?

La belle idée, ce serait de se poser la question de l'équité face à la retraite alors qu'on nous annonce l'explosion des régimes complémentaires des salariés du secteur privé et qu'aucun effort n'est demandé aux 6 millions de fonctionnaires.

La belle idée, ce serait de se demander s'il n'est pas temps de se préparer à la future hausse des taux d'intérêts en réduisant les dépenses vraiment.

La belle idée, ce serait de se demander si une vraie réforme de l'Etat, à l'instar de ce qui a été fait au Canada, en Suisse et dans beaucoup d'autres pays qui ont supprimé le statut de fonctionnaire, considérablement baissé les dépenses publiques et relancé leur économie.

La belle idée, c'est de se demander si les "riches" contribuables vont continuer à accepter d'être pressurés ou ne vont pas finir par se sauver tant qu'il en est encore temps, et si les classes moyennes inférieures vont accepter longtemps d'avoir un niveau de vie finalement guère meilleur que leurs voisins qui ne travaillent pas et vivent du système des allocations à tout va.

La belle idée, ce serait de se demander si un cadre supérieur dont l'entreprise (et donc lui finalement) cotise pour plusieurs milliers d'euros par an aux caisses d’allocations familiales sans plus rien récupérer finalement va l'accepter longtemps. 

La vie est belle en France, vraiment ? Vous êtes certain ?
En tout cas, pas grâce aux impôts.

lundi 1 juin 2015

La France a un problème avec la réalité

Le grand succès de la révolution française, c'est Valmy. Pour la première fois, la conscription menée à la hâte permet d'opposer aux armées professionnelles une masse de gueux. Les soldats prirent peur et refusèrent de combattre. Ensuite il suffirait de transformer ces gueux en soldats, et c'est ce qui permettra à Napoléon de dominer l'Europe pendant 15 ans.

Malheureusement pour nous, ce succès nous est monté à la tête. C'est d'abord Napoléon qui n'aura de cesse depuis la guerre d'Espagne d'engager la France dans des batailles perdues d'avance, avec Waterloo comme apothéose. La défaite la plus coûteuse de l'histoire de France puisqu'elle ramène la France à ses frontières d'avant la révolution française, rendant vain le sacrifice de plus d'un million et demi de ses fils.

Ensuite, au plan militaire ce sera une longue série de défaite ou de catastrophe. Sans compter la guerre de 14-18 se traduisant par une telle saignée du pays et n'empêchant pas la débâcle de mai 40. Bismarck et Hitler nous ont ramené en quelques semaines à la réalité, d'un pays mal préparé et moins fort qu'il ne se croyait.

Aujourd'hui, et bien que nous ayons envoyé 15 (!) chars en Pologne personne n'irait se risquer à des déclarations guerrières (les protagonistes de la bataille de Koursk doivent se retourner dans leurs tombes, eux pour qui l'unité de char était le millier). Que vaudrait l'armée française contre l'armée russe ? Personne n'en n'a aucune idée, je pense. On peut simplement imaginer que les masses ne sont pas comparables et si la qualité du matériel suffisait alors les russes ne seraient pas entrés à Berlin en 45.

Mais revenons à l'économie puisque c'est là le dernier terrain de jeu où la France a décidé de défier - presque seule dans le monde - la réalité. Une politique absurde d'hyper-taxation et de découragement des forces productives fait exploser le chômage ? Qu'à cela ne tienne, décretons 100 000 emplois publics de plus qui pèseront à leur tour sur les finances publiques et sur le moral des consommateurs et des contribuables, achevant de détruire encore plus d'emplois. La boucle est bouclée et cela peut continuer longtemps. Il n'y a pas de limite à la hausse du chômage.

En regardant Cuba à la télévision, j'ai vraiment été étonné par le délabrement des bâtiments. Il nous reste encore du chemin à faire même si Paris devient vraiment sale et moche comparé à Londres. Déni de la réalité ou défi à la réalité ?