dimanche 29 mai 2016

L'état de la France en mai

Rien de nouveau sous le soleil (ou les orages) du mois de mai : en dépit des apparences, l'état de la France est stationnaire :

Le gouvernement vient de mettre en ligne sur son excellent site "Le forum de la performance" dont le nom est à lui seul un programme, la certification par la cour des comptes des chiffres 2015 concernant la situation financière de la France. En résumé, si on va plus loin que le satisfecit de nos (gros) ministres concernés, Sapin et Eckert, et qu'on va naviguer dans les 75 pages du rapport de la cour des comptes, on y découvre (mais cela n'étonnera personne) qu'en gros l'état ne contrôle rien et que la cour des comptes est bien incapable de vérifier quoi que ce soit. Le bilan et le compte de résultat de la France (je ne savais qu'il y en avait un) affichent cependant des chiffres qui signifieraient la faillite pour n'importe quelle entreprise.

Juste 2 exemples, alors que le déficit est annoncé en forte baisse à 70 Mrds d'€ (pas mal quand même), le résultat comptable 2015 ressort à -82 Mrd d'€ presque stable p/r à 2014. Allez comprendre. J'ai lu également que le trésor profite de la forte baisse des taux d'intérêts pour prolonger les maturités de ses emprunts sur 20 ans et récupérer en échange du cash qui vient réduire - artificiellement - le coût de la dette sur l'année.

"Ça va mieux" nous dit Hollande, et sa ministre du travail met le pays à feu et à sang avec sa loi travail dont tous les économistes sérieux s'accordent sur le pronostic qu'elle n'aura qu'un impact limité sur l'emploi - avec par ailleurs l'aide très efficace de la CGT. Le secteur du tourisme est désespéré et on ne peut que s'interroger sur le hasard que constitue la répétition à la SNCF de graves pannes paralysant le trafic depuis quelques jours. L'Euro va bientôt démarrer en France dans les pires conditions possibles et la DGSI s'inquiète de l'imminence de graves attentats islamistes remettant en cause l'apparent calme sur le front des mouvements nationalistes islamophobes (termes pris dans le sens de la propagande officielle).

Pendant ce temps, les marchés financiers continuent imperturbablement de financer la France à moins de 1% à 10 ans, avec la bénédiction de la BCE et au plus grand dam des épargnants allemands.

Alors, pourquoi changer ce qui ne fonctionne pas mais dont le prix à payer est reporté sur les générations futures ? Nos créanciers nous rendent vraiment un très mauvais service.  Ça va mieux ? Non ça va pareil !




vendredi 6 mai 2016

François Hollande est un mauvais homme sans doute

Bien sûr les lecteurs auront compris : je fais mienne la sentence de notre premier ministre (Donald Trump est un mauvais homme sans doute) et je l'applique à notre Président !

Passons sur le danger qu'il y a pour un homme politique de prendre parti dans une élection qui se déroule dans un pays étranger. Bien sûr, courageusement Manuel Valls fait le pari que Trump perdra les élections et que son avis lui vaudra une reconnaissance de son adversaire. Mais s'il gagnait ? Passons également sur le coté révélateur du terme "mauvais" qui s'oppose à "bon". Il aurait pu dire - sans forcément se tromper totalement - qu'il était populiste et manquait parfois d'élégance. Non, il est mauvais, tout simplement. On a compris dans l'idée d'un premier ministre socialiste qui sont les bons et les mauvais en France, pas besoin de faire un dessin.

Alors, 4 ans après "bon homme" ou "mauvais homme" François Hollande ?

Bonhomme (faussement), certainement. Mais guère plus.

Très mauvais homme en fait celui qui a eu l'idée inouïe en arrivant au pouvoir d'augmenter les impôts dans un pays déjà champion du monde des impôts. Je note que cette perspective - annoncée et attendue dès début 2012 avec les premiers sondages donnant Sarkozy perdant et le fameux discours du Bourget (la Finance mon ennemi) - a cassé la croissance qui redémarrait en France depuis 2009 avec un point haut en 2011. Très mauvais homme également celui qui a eu l'idée non moins folle d'augmenter les dépenses sociales à tout va (retraite, allocations, emplois aidés, hausse des effectifs de la fonction publique, hausse des salaires, suppression de la journée de carence, RSA pour les jeunes annoncé, hausse du point d'indice des fonctionnaires annoncée ....).

Alors ? certes la chance a joué en faveur de notre mauvais homme (il a la "baraka", c'est la crainte de ceux qui cauchemardent de sa réélection) : des taux d'intérêts très bas liés à la politique des banques centrales sur lesquelles nous n'avons aucune prise et des rentrées d'argent exceptionnelles liées aux régularisation de fraudes fiscales dues à l'action contre les paradis fiscaux et à des fuites sur les bénéficiaires de comptes bancaires ont permis de sauver la mise, pour un effet très temporaire. Mais, lorsque l'hiver sera venu (fin des taux d'intérêt bas et des régularisations), que dira la fourmi allemande à la cigale hollandaise (pas des Pays-bas vous aviez compris) "Vous chantiez ? J'en suis fort aise. Et bien, dansez maintenant".

François Hollande : Un mauvais homme sans doute, un homme imprévoyant certainement.