dimanche 2 janvier 2011

France-Corée : 50 ans de décroissance relative

La lecture des chiffres de la croissance annuelle de la France en volume (source : INSEE) est édifiante.

Ainsi, elle est passée de 6% en moyenne dans les années 60, à 4% dans les années 70, puis 2,3% dans les années 80 ; et enfin 1,8% dans les années 90 pour finir à un malheureux 1,4% dans les années 2000.

Si on peut considérer le taux de 6% comme intenable à long-terme, le taux de 4% obtenu dans les années 70 malgré la 1ère crise du pétrole est un objectif qui a toujours été recherché par la suite, mais sans plus de succès.

2 conclusions peuvent être tirées : l'échec sur une si longue période ne doit sans doute rien au hasard et transcende le clivage gauche-droite. La dégradation des finances publiques y trouve sa première origine, les dépenses publiques augmentant plus vite que les recettes.

La France n'a jamais connu dans son histoire économique moderne (que je situerai après les guerres napoléoniennes) une période de décroissance relative (soit une baisse de la croissance) aussi longue.

Comment en sortir ? Peut-on en sortir ?

J'allais en rester là quand je suis tombé par hasard à la télévision sur le contre-exemple : la Corée. 8% de croissance par an depuis 50 ans. Pays N°1 pour la culture asiatique qui a dépassé le Japon auprès du public chinois. Sonate d'Hiver, un téléfilm à succès a été vu par 2 milliards de téléspectateurs ! Samsung équipe tous les Ipod d'Apple avec ses puces et est d'ores et déjà le N°1 mondial de l'électronique bien loin devant la firme à la pomme !

La Corée a bâti son succès sur l'éducation et la recherche (plus de chercheurs chez Samsung que dans tout le CNRS), la défense du pays (2 ans de service militaire pour tous) et le Christianisme (1ère religion désormais devant le bouddhisme).Samsung vient de construire la tour la plus haute du monde à Dubaï et a soufflé le marché des centrales nucléaires dans le même pays à Areva.