dimanche 30 octobre 2011

L'Euro

Il y a déjà un certain temps, je fus "Chef de projet Euro" dans un grand groupe industriel et j'animais la réflexion d'un certain nombre de managers appuyés par des consultants brillants. Tout à notre enthousiasme, nous n'avions compris qu'une partie de la mécanique complexe que représente l'Euro. Le risque de change disparaissait, oui, mais pas le risque pays. Mais cela, personne ne semblait l'avoir compris à l'époque tant la monnaie unique donnait un sentiment illusoire de force.

Nous avons tous, petits et grands pays, voulu nous abriter derrière le chêne de la monnaie unique. Fort bien, mais la flexibilité des roseaux avait aussi des avantages et à tout moment la foudre menace le grand arbre d'une mort définitive.

L'absence de risque pressenti sur les dettes périphériques libellées en Euro a fait prendre des risques inconsidérés tant aux emprunteurs qu'aux prêteurs depuis 10 ans. Voilà nos subprimes à nous, ces prêts pour les pauvres.

Maintenant, il faut payer. Oui, mais comment ? Impossible, il faut donc gagner du temps et raconter une histoire de plus abracadabrante de sommet de la dernière chance en sommet du sauvetage définitif de l'Euro.

Seul une monétisation de la dette, se traduisant par une création monétaire illimité de la BCE à l'instar de la Fed, apportant baisse de l'Euro et mise en commun de la dette des États européens par le biais d’Euro-bond pouvait nous sauver, mais au prix d'un très fort risque d'inflation, ce dont les allemands ne voulaient à aucun prix.

La suite ? sans doute une récession en Europe sous le fait des politiques drastiques de réduction des dépenses publiques, que l'Italie va être la première à devoir tester, en raison de l'envolée récente de son coût de la dette qui la rend totalement insupportable. La France suivra, entraînant l'Europe dans une récession inédite depuis la guerre.

Seul espoir : que dans 5 ans, l'Allemagne ruinée également par la récession qui se sera répandue dans l'ensemble du monde, se décide enfin à abandonner sa stratégie de compétitivité engagée à la réunification et qui a fait tant de mal à l'Europe depuis 20 ans. Mais peut-être que d'ici là l'Euro - énième tentative de mise en commun d'une monnaie par des États souverains - appartiendra déjà au passé.

samedi 8 octobre 2011

La Suisse (Bis)

Bonne nouvelle pour la Suisse : elle a combattu le Franc fort et d'un coup de cuillère à pôt l'a fait redescendre de 1 € à 1,23. Bravo !

On retournera en Suisse cet été et la vie nous coûtera moins cher. Pour la Grèce, j’attends la Drachme. Pourquoi payer 2 fois ?

Et l'Euro ?

C'est plus compliqué : les 27 (ou 15, ou 22 ??) ne sont pas tous d'accord. Bref on ne fera rien. Ou plutôt on attendra que les agences de notation nous déclassent à tour de rôle. Après l'Italie, sans doute bientôt le tour de la France.

Champagne (pour fêter le jour de vérité)! La drôle de guerre a suffisamment duré. La dernière fois, l'attente et l'attentisme ne nous ont pas vraiment réussi. On gagne quelques mois et on les reperd en quelques minutes. Mais retenir les leçons de l'histoire, ce n'est pas à la portée de tous les peuples.

Maudite SNCF !

Voilà une entreprise qui ne doit sa survie qu'au soutien de l’État et dont les salariés démontrent à chaque occasion leur mépris pour leurs clients.

Le droit de retrait invoqué par les contrôleurs pour arrêter leur service est totalement illégal mais la direction laisse faire et préfère arrêter la circulation des trains plutôt que de les laisser rouler sans contrôleurs !Une fois de plus, aucune sanction ne sera prise et les salariés seront payés à ne rien faire.

Des millions de français totalement innocents sont ainsi pris en otage pendant plusieurs jours parce qu’un fou a essayé de tuer un contrôleur. Que diraient leurs confrères si les boulangers faisaient la grève du pain au motif qu'un dès leur a été braqué et assassiné ou qu'une institutrice débordée et en manque d'assistante pour raison de maladie utilisait son droit de retrait et renvoyait leurs bambins à la maison.

Aux États-Unis, les contrôleurs aériens avaient essayé d'utiliser leur pouvoir de nuisance, ils furent licenciés sans ménagements par Reagan.

J'espère que je vivrai assez longtemps pour voir la faillite de cette entreprise maudite, dinosaure du socialisme et des soviets, résultat de la libération communiste.

Plus je vieillis, plus les espoirs sont permis au "train" où vont les choses.