samedi 29 avril 2017

Le Front National à 40%

Le Front National à 40% dimanche soir ? C'est ce que prédisent les sondages et ce serait une vraie victoire pour Marine Le Pen qui pourrait se targuer d'avoir rassemblé plus de 10 millions d’électeurs sur son nom

40 % : pourquoi et quelles conséquences ?

Pourquoi ? En raison bien sûr de l'échec des gouvernements depuis 30 ans à favoriser la croissance économique et à lutter contre le chômage. C'est la raison principale à la montée du Front National qui est aujourd'hui en tête au premier tour dans des milliers de communes rurales. La deuxième, c'est la montée de l'insécurité (souvent vécue le plus durement par les mêmes : cf les 570 zones de non-droit recensées en France) et l'explosion du terrorisme. Le vote FN est le thermomètre qui donne la fièvre d'un malade : la France.

Quelles conséquences ? Le Front National a un passé qui permet - à une grande partie des intellectuels - de le ranger dans la catégorie des partis anti-démocratique. La "dédiabolisation" engagée par Marine Le Pen depuis son accession à la tête du parti et ses succès répétés aux élections créé un phénomène hystérique : ceux qui votent "pour" se voyant au porte du pouvoir et ne supportant pas de ne pas y accéder, et ceux qui sont persuadés du caractère anti-démocratique du parti sont à la fois inquiets et indignés que tant de leur compatriotes ne les suivent pas : "Comment peut-on s'abstenir de voter Macron ?" est la première source d'indignation de 60% des électeurs et de 95% des élites. Une deuxième conséquence tient à la coupure en 2 de la France qui n'a jamais été aussi forte : 40% ce n'est pas 40% partout : c'est 20% dans les grandes villes et zones urbaines et 60% dans les zones rurales. C'est 70% chez les ouvriers, les employés, les forces de police, les chômeurs, les désespérés de la vie. 

Alors ? Comme à chaque élection, le gagnant dira que le résultat du FN l'oblige. Sauf que sans changer son logiciel il risque fort d'échouer comme ses prédécesseurs. Une conséquence nouvelle cette fois-ci, et c'est sans doute l'objectif réel de l'alliance de Nicolas Dupont-Aignan avec Marine Le Pen, la possibilité de créer un vrai groupe à l'assemblée nationale pour le FN rendra plus incertaine encore la stabilité parlementaire (on a vu comment la scission des "frondeurs" a fortement pénalisé l'action de François Hollande)

Une dernière réflexion sur la campagne elle-même qui prend le tour qu'on sait pour les raisons que je viens de rappeler avant : je serais Emmanuel Macron (ce qu'à dieu ne plaise car je ne voudrais vraiment pas être à sa place ....), je demanderais à mes soutiens d'arrêter d'inonder les médias de leurs oukases et anathèmes, et aux médias eux-même de faire preuve d'un semblant d'impartialité car je craindrais que le français moyen (le "beauf" de Cabu) ne finisse par s’énerver. Allez, 2 pistes de "taquineries" par exemple : l'exonération de 80% des français de la taxe d'habitation n'est-elle pas une mesure démagogique qui va lourdement pénaliser le budget de l’État et des communes ? Proposer aux travailleurs indépendants de pouvoir bénéficier du chômage à l'instar des intermittents du spectacle, est-ce bien raisonnable ?




lundi 24 avril 2017

Fin de parcours pour la droite

J'avais commencé un article sur Macron mais je me suis ravisé. J'aurai sans doute 5 années pour disséquer les failles du personnage. Disons juste que je ne lui donne pas plus de chance que Hollande pour réussir !

Parlons des partants : le PS fait une fausse sortie, de plus pour un parti au pouvoir c'est plutôt normal. Certes, le parti semble en lambeau mais l'idée de gauche n'a jamais été aussi prégnante en France : communisme, trotskysme, anti-capitalisme, écologisme, gauche, extrême gauche ....

Pour la droite, c'est une vrai sortie. C'est la première fois qu'un parti de gouvernement ne récupère pas la Présidence après avoir été dans l'opposition (Mitterrand et Chirac ayant été réélus en période de cohabitation)

Quel bilan pour la droite depuis 40 ans ? Cela nous ramène à 1977 : les législatives de 1978 sont gagnées de justesse par la droite après la rigueur du plan Barre. C'est la dernière vrai victoire. Depuis, c'est division, trahison des personnes et des idées, et impuissance (Chirac président 2 fois pour rien). La droite a essayé en 1988 de défendre un bon bilan économique (Chirac Balladur) mais les français ont préféré "Tonton". Depuis, la France a été abonnée aux échecs économiques, nouveaux impôts et redistribution à gogo par la gauche sans jamais que la droite ne remette cela en cause. Bien entendu, au plan économique le Front National n'est pas une alternative au programme classique de la droite et sa présence au 2ème tour n'est en rien une consolation.

L'idée que Fillon puisse faire mieux que Barre ou Balladur, 2 "brillants" premiers ministres apôtres de la rigueur m'avait dés le résultat des primaires de la droite paru douteux tant je sais les français prompts à écouter les démagogues pour éviter tout effort, pour eux, sinon pour les autres (dans les autres comprendre les riches ...)

J'ai déjà eu l'occasion de le dire : c'est le syndrome de mai 1940. Nous savons qu'il y a des efforts à faire mais nous les refusons et l'effondrement vient brutalement. Je prédis depuis longtemps que c'est par une crise sur notre dette que viendra notre nouvel effondrement. Il viendra brutalement, sans prévenir, et en quelques mois. Quand ? C'est la question. Pour l'instant c'est plutôt calme sur le front de la dette (comme pendant l'hiver 39-40).

lundi 17 avril 2017

Une analyse politique à J-6

L'élection présidentielle s'annonce incertaine. Selon les sondages, 4 candidats peuvent prétendre au 2ème tour.

Examinons la situation sous ses différents angles : au plan politique, d'abord : les candidats vont de l’extrême gauche à l'extrême droite en passant par le centre et la droite classique. Jusque là rien que de très banal, sauf que c'est la première fois que l'extrême gauche peut prétendre au 2 ème tour, que la gauche classique - le PS - est quasiment éliminée, que le centre (autrefois Bayrou) a sa chance et que la droite classique est si faible (les avanies personnelles de Fillon). Une chose est certaine, quelque soit le résultat de la présidentielle, les législatives s'annoncent aussi incertaines.

Sous l'angle de la personnalité des candidats, nous avons un tribun castriste (Jean-Luc Mélanchon) qui harangue des foules de plus en plus nombreuses (mais cela ne fait pas un résultat à la présidentielle). Un jeune homme bien sous tout rapport : Emmanuel Macron, qui s'excuse à tout bout de chant ("pardon de vous dire"). Une Marine Le Pen plus à l'aise en meeting qu'en débat (être femme en talon, c'est difficile ...). Un François Fillon provocateur et droit dans ses bottes(n'est-ce pas Juppé ?)

Au plan économique maintenant, angle non négligeable pour un pays surendetté et au bord du gouffre. Est-il nécessaire de perdre du temps à commenter le programme de Jean-Luc Mélanchon ? Les résultats de la désormais fameuse alliance bolivarienne se suffisent à eux-mêmes. Le programme de François Fillon est celui d'une droite classique tel qu'il a peut-être été tenté seulement par les premiers ministres Barre et Balladur, avec de bons résultats économiques mais sans suite. Les 2 programmes les plus intéressants à commenter me semble-t-il car incertains sont ceux de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Ce dernier va dans la mauvaise direction sur 3 points fondamentaux : la hausse de la CSG vs TVA, l'exonération de la taxe d'habitation et la nationalisation de l'Assedic. Une taxe et 2 nouvelles dépenses susceptibles de renforcer l’asphyxie de l'économie française. Quand au programme du Front National, il mélange le meilleur et le pire. Le pire, les dépenses sociales en hausse financées par le déficit, le meilleur le retour à la souveraineté nationale avant que nous soyons chassés de la zone euro par nos partenaires (le fameux "femmes et schnap" du ministre des finance néerlandais).