samedi 7 avril 2012

Le baril de poudre

Si on analyse avec un peu de recul l'évolution de la France depuis l'après-guerre (67 ans, un peu moins qu'une espérance de vie), on peut facilement distinguer 2 périodes : les 30 "glorieuses", et les 30 "piteuses". Pendant la première période, la France a généré des richesses et s'est préoccupée de leur répartition, puis dans la seconde, au fur et à mesure que cette création était en panne, la France s'est mise à distribuer une richesse fictive fondée sur l'endettement du pays.

La suite de l'histoire est écrite : la faillite du pays et de ses épargnants, la remise en cause de l'état providence et la fin de la fonction publique et du statut de fonctionnaire. La fin du "bon vivre" en France au moins pendant quelques décennies.

L'assaut de démagogie dont font preuve nos principaux candidats est risible et nous rappelle une fois de plus que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent.

Une analyse cynique des forces en présence montre un camp qui va dans la mauvaise direction théorique, le candidat socialiste, mais qui présente 2 avantages possibles : l'accélération de la faillite, préalable indispensable au redressement, et la possibilité de faire l'inverse de ce pour quoi il a été élu, et par exemple être le premier gouvernement à faire baisser le salaire des fonctionnaires. A l'inverse, les idées libérales sont les bonnes mais quand elles ne sont pas appliquées à quoi bon être dans le vrai.

A force d'entendre parler de quelque chose sans le voir se matérialiser on peut penser que cela n'arrivera pas mais je pense que la faillite de la France est pour bientôt car la crise de l'euro est structurelle, et entraîne inévitablement les pays faibles de l’Europe, dont la France qui ne doit qu'à sa taille de ne pas être plus attaquée aujourd'hui, vers le fonds (cf son déficit commercial abyssale qui s'ajoute à ses multi-déficits : public, sécurité sociale, ....).

Ceci dit, à court-terme, l'arrivée d'un président socialiste nous rejouant le remake de l'état providence en pleine crise de l'euro pourrait être la flamme qui allume la mèche du baril de poudre sur lequel nous sommes tous assis.

J'ai hâte de voir ça !