lundi 1 juin 2015

La France a un problème avec la réalité

Le grand succès de la révolution française, c'est Valmy. Pour la première fois, la conscription menée à la hâte permet d'opposer aux armées professionnelles une masse de gueux. Les soldats prirent peur et refusèrent de combattre. Ensuite il suffirait de transformer ces gueux en soldats, et c'est ce qui permettra à Napoléon de dominer l'Europe pendant 15 ans.

Malheureusement pour nous, ce succès nous est monté à la tête. C'est d'abord Napoléon qui n'aura de cesse depuis la guerre d'Espagne d'engager la France dans des batailles perdues d'avance, avec Waterloo comme apothéose. La défaite la plus coûteuse de l'histoire de France puisqu'elle ramène la France à ses frontières d'avant la révolution française, rendant vain le sacrifice de plus d'un million et demi de ses fils.

Ensuite, au plan militaire ce sera une longue série de défaite ou de catastrophe. Sans compter la guerre de 14-18 se traduisant par une telle saignée du pays et n'empêchant pas la débâcle de mai 40. Bismarck et Hitler nous ont ramené en quelques semaines à la réalité, d'un pays mal préparé et moins fort qu'il ne se croyait.

Aujourd'hui, et bien que nous ayons envoyé 15 (!) chars en Pologne personne n'irait se risquer à des déclarations guerrières (les protagonistes de la bataille de Koursk doivent se retourner dans leurs tombes, eux pour qui l'unité de char était le millier). Que vaudrait l'armée française contre l'armée russe ? Personne n'en n'a aucune idée, je pense. On peut simplement imaginer que les masses ne sont pas comparables et si la qualité du matériel suffisait alors les russes ne seraient pas entrés à Berlin en 45.

Mais revenons à l'économie puisque c'est là le dernier terrain de jeu où la France a décidé de défier - presque seule dans le monde - la réalité. Une politique absurde d'hyper-taxation et de découragement des forces productives fait exploser le chômage ? Qu'à cela ne tienne, décretons 100 000 emplois publics de plus qui pèseront à leur tour sur les finances publiques et sur le moral des consommateurs et des contribuables, achevant de détruire encore plus d'emplois. La boucle est bouclée et cela peut continuer longtemps. Il n'y a pas de limite à la hausse du chômage.

En regardant Cuba à la télévision, j'ai vraiment été étonné par le délabrement des bâtiments. Il nous reste encore du chemin à faire même si Paris devient vraiment sale et moche comparé à Londres. Déni de la réalité ou défi à la réalité ?