mercredi 22 mars 2017

La faute de Macron

Emmanuel Macron a récemment sorti de son chapeau une mesure totalement démagogique et inquiétante : l'exonération de la taxe d'habitation de 80% des contribuables (!). A elle seule, cette idée le discrédite au plan économique à moins qu'elle ne reflète sa vision ultime de la société française idéale : 20% des français payant pour les 80% restants.

D'abord, au plan politique, il faut convenir que si cela pouvait fonctionner, ce serait l'assurance d'être réélu ad vitam, car même si un certain pourcentage des 80% pouvait être déçus par d'autres aspects des programmes, on peut imaginer que le socle des satisfaits serait suffisant pour être toujours réélu.

Bien sûr, c'est une chimère, car cela ne peut pas fonctionner au plan économique. Il n'y a aucune raison que 20% de la population accepte de subventionner les 80% restants. Toutes les expériences entreprises ont montré que le niveau de production et de création de richesse baisse et que les stratégies d'échappement à l'impôt finissent par créer une telle pauvreté que le système meure de lui-même.

Parmi les expériences : l'Angleterre travailliste des années 70, l'Union soviétique et les pays de l'Est, Cuba ou le Venezuela. Dans tous ces pays, la production privée -étouffée sous les taxes où l’Étatisme - a tout simplement renoncé et il a fallu repartir à zéro.

Revenons à notre ami christique ("Emmanuel") : il a trouvé la pierre philosophale : commencer son quinquennat en réduisant les impôts de la moitié des français (en fait une partie des 80% est déjà exonéré mais ce n'est pas grave cela lui permet de faire du buzz ...). L’État compensera nous dit-il. L’État, ce sont les impôts des français de moins en moins nombreux qui en payent.

Comment cela sera-t-il compensé ? Par une forte hausse de la CSG. Entre la hausse de la dette et des taux d'intérêts, les nombreuses mini bombes à retardement laissé par Hollande, le début du quinquennat risquerait d'être vraiment difficile avec ce genre de mesure. Notons que lors du premier débat, les autres candidats - comme incrédules face à une telle proposition - n'ont curieusement fait aucune surenchère dans ce domaine.

En tout cas, cette sortie fiscale curieuse, dangereuse et emblématique confirme la dangerosité de confier le sort du pays à un jeune néophyte illuminé et impulsif comme Macron. Reste qui ?