lundi 15 février 2010

Automobile, chômage et usine à gaz

Quel rapport entre l'automobile et le chômage ?

Aux Etats-Unis, le prix des voitures américaines étaient depuis longtemps grevé du coût des retraites des salariés américains. En France (et dans la majeure partie des pays européens), le coût d'usage d'une auto est fortement grevé de taxes diverses. Résultat : chute des ventes, compensée plus ou moins par des incentives gouvernementales à l'achat qui font un peu penser à la politique HP ou Nespresso : achetez mon imprimante ou ma cafetière à bon prix, et ensuite devenez mes assujettis.
Malgré tout, la tendance semble assez irréversible : l'utilisation de la voiture dans la ville recule nettement et les ventes d'essence connaissent depuis quelques années une décroissance en France.

Ayant fait son sort à l'auto, qu'en est-il de l'emploi ?
L'emploi en France (mais pas seulement) supporte depuis quelques décennies le coût de l'explosion des dépenses de santé et des retraites. Résultat, sa compétitivité s'est fortement détérioré, notamment vis à vis des pays neufs qui ne connaissent pas ce type de handicap.

Alors ? Et si baisse du poids de l'auto et hausse du chômage dans les pays développés étaient 2 tendances lourdes générées par l'avidité de l'État ayant chargé inconsidérément la barque depuis quelques décennies ? La présidente du Medef vient de proposer l'exonération de charge totale sur les embauches des chômeurs en fin de droit. On reste dans la logique des incentives et des usines à gaz.

A quand un impôt unique et égal pour tous remplaçant tous ces systèmes ineptes et contre-productifs ? Une TVA à 25% par exemple en échange d'une suppression des taxes sur l'automobile et sur les salaires. L'apparente injustice pour les revenus modestes serait compensée par la pérénisation d'un système de redistribution aujourd'hui à bout de souffle en raison de l'asséchement des capacités productrices dans notre pays.

En période de guerre, les gouvernements donnent toujours priorité à l'approvisionnement du front par rapport à l'arrière. Il est vrai que dans une guerre économique, qui plus est avec le parapluie factice et temporaire de l'euro, la répartition efficace des ressources est plus longue à être décidée car l'urgence et les conséquences ne sont pas présentes au plus grand nombre immédiatement.

Qu'on y songe : rien n'empêche un salarié de quitter son pays s'il estime pouvoir avoir une meilleure rétribution ailleurs. Les Irlandais et les Italiens ont fait les Etats-Unis au siècle dernier. En France, la part des jeunes diplômés qui trouvent leur premier job à l'étranger devient impressionnante. comment seront payées nos retraites dans ces conditions ?

Alors : usines à gaz pour soutenir l'automobile et régler le problème des retraites ou retour au bon sens et à la simplicité ? Pour l'instant, je ne vois rien de vraiment engageant dans les réflexions. Le problème des usines à gaz, c'est qu'il faut sans arrêt les complexifier pour réparer les défauts permanents révélés par l'exploitation !