samedi 7 août 2010

Où va-t-on ?

Non, je ne veux pas dire où passons nous nos vacances. Encore que c'est un sujet plein d'intérêt. A cette question, il semble que la réponse soit sans surprise un peu plus en France et un peu moins à l'étranger. Évidemment, c'est moins loin ... encore que, ça dépend pour qui. Pour un breton, tout est loin (mais il peut rester en Bretagne, dans son coin idéalement. Non je plaisante, j'aime bien la Bretagne, à part qu'il y pleut un peu trop souvent à mon goût).

Non, je veux dire, où va le monde et notre beau pays ?

Au plan démographique, vers la poursuite de la croissance de la population mondiale, à un rythme certes légèrement réduit. Mais ce n'est pas cet indicateur global qui est pertinent, mais plutôt celui beaucoup plus difficile à estimer de la population vivant selon un mode de vie occidental car c'est la croissance de cette catégorie de la population qui nous amène droit vers la pénurie des ressources dans les 20 prochaines années. Et cette croissance semble exponentielle. Pour le vérifier je n'aurai qu'à retourner à Chennai (ex-Madras) dans 1 ou 2 ans et comparer avec ce que j'ai vu il y a 3 ou 4 ans. Je suis certain que je ne reconnaitrai pas la ville.

Dans ce contexte, les interrogations sur la surchauffe en Chine sont intéressantes pour les boursiers (encore que les marchés anticipent donc ils baissent souvent avant que cela ne se produise) mais nous font perdre de vue l'essentiel : la dynamique des pays "neufs" n'est pas prête de s'arrêter ou même de se ralentir sur le moyen terme. La base augmentant chaque année, il arrivera le moment où celle-ci sera suffisante pour tirer à elle seule la croissance mondiale.

Et la France ? Elle fait clairement partie du clan des estropiés et cela nous permet d'entendre des cocoricos assez incroyables du type : "nous avons perdus 2 fois moins d'emplois industriels que nos voisins en 2009 ....". Ah bon ? 250 000, c'est quand même pas mal. Quand on connaît la prudence extrème avec laquelle les entreprises recrutent en France, on se dit qu'on n'est pas prêt de les retrouver.

Alors, où va-t-on ? oh, je ne suis pas devin et il y a sans doute mieux à faire en plein mois d'août. Restons alors très général, c'est faire d'une pierre 2 coups : moins prendre le risque de se tromper et aller plus vite.

Pour reprendre une métaphore d'actualité, un bon moyen de prévoir notre destination c'est de regarder d'où on vient et d'imaginer les changements de direction possibles.
Ces dernières années, nous avons connu (en dehors de la crise de 2009) une croissance médiocre supportée par la consommation des ménages et l'accroissement des dépenses publiques. Pour les raisons que tout le monde connaît, ces 2 moteurs sont en panne. Il faut en trouver d'autres, au risque de se crasher (c'est l'avantage avec un avion qui lui doit se contenter de son équipement de départ).

Oui, mais lesquels ? Et comment les allumer ? On conçoit bien que s'il y avait en France un début de début de réflexion et de mise en oeuvre, ça se saurait et on en débattrait. Vraiment, on est exactement comme en 40 : convaincus de notre "incapacité" et attendant je ne sais quel miracle. On sait comment ça s'est fini.

Alors : cette fois-ci ? Imaginons : une dégradation de notre dette dans 5 ans (ou plus tôt ?), un poids des intérêts étouffant le budget et nécessitant une hausse drastique des impôts d'ici 10 ans entrainant une chute de l'activité et de la valeur des actifs, dont le premier - l'immobilier. Avec quelles conséquences ? pas facile à imaginer, mais certainement une aggravation de la pénurie de logement et donc de la crise sociale. Les brésiliens ont trouvé la réponse (développement séparé et sécurité militaire pour les classes supérieures). on a 20 ans pour trouver la nôtre.

Commentaire d'un de mes lecteurs que j'ai vu récemment : "c'est pas mal ton blog, mais tu ne serais pas un peu révolutionnaire ?" Non, je ne pense pas. S'intéresser et prévoir n'est pas faire. Un révolutionnaire, c'est quelqu'un qui agit. Je préfère chroniquer, ça me suffit ! Je ne souhaite pas la révolution non plus, mais je ne vois pas pourquoi je chausserai des lunettes roses pour me remonter le moral.

Prochain sujet de ma chronique : Hitler - sujet détestable bien sûr (je réponds à un 2ème lecteur : "dis, tu ne serais pas un admirateur, par hasard, pour t-y intéresser autant ? NON, mais il fait partie des quelques hommes qui ont marqué le 20ème siècle ... Et il a été un excellent révélateur de nos lâchetés françaises). Deux analyses : 1) Le troisième Reich aurait-il pu gagner la seconde guerre mondiale ? 2) Quelle fut l'attitude d'Hitler par rapport aux allemands pendant la guerre. Passionnant, non ? Et vous verrez, en m'appuyant sur des ouvrages sérieux je donne des réponses non convenues.

Bonnes vacances !