vendredi 15 février 2013

Matrubhoomi, un monde sans femmes

Non, je ne commenterai pas le mauvais chiffre de la croissance en France : zéro en 2013 après -0,3% sur le 4ème trimestre. Disons simplement que ce n'est évidemment pas glorieux, c'est légèrement moins bien qu'attendu mais pas forcément pire que dans les autres pays d’Europe. En tout cas, cela n'affole pas encore les marchés financiers, de même que le report de l'objectif de réduction des déficits à 3% en 2013.

Wait and See !

En échos à mon dernier billet sur l'Inde, aujourd'hui d'actualité avec le voyage de François Hollande et la possible vente des Rafales à l'armée de l'air indienne, je termine un cycle sur le cinéma indien (qui ne se limite pas au seul "Bollywood") avec le film sorti en 2003 du réalisateur indien Manish Ja, intitulé : "Matrubhoomi, un monde sans femmes" (Matrubhoomi voulant dire la mère patrie). Ce film qui commence avec le rappel qu'il manque à l'Inde actuellement 35 millions de femmes, avortées ou tuées juste après la naissance, raconte le martyre d'une femme mariée contre de l'argent non pas à un seul homme mais à une famille de 5 garçons. Le film qui débute avec la noyade d'une petite fille dans une bassine de lait par son père (je pensais que c'était un baptême ...) tout en disant :"l'année prochaine, un garçon" se termine en bain de sang généralisé suite au meutre d'un intouchable du village par la belle-famille de la mariée, d'une classe supérieure, qui paradoxalement met fin à son supplice en tuant tous ses tourmenteurs.

Le film présente les hommes d'une façon tellement odieuses qu'on se dit que ce n'est pas possible, mais pourquoi un réalisateur indien caricaturerait-il la réalité ? Malheureusement, les statistiques et les informations apportées sur cette dramatique affaire de viol confirment cet état de violence permanente faite au femmes. La dernière polémique portant sur des examens barbares imposés aux victimes consistant à vérifier par le test dit des 2 doigts l'existence ou non de relations sexuelles régulières en dehors du viol ....

Sur l'autre sujet d'actualité : la vente des Rafales, là aussi le cinéma nous éclaire. Le film Line of Control relate la dernière guerre indo-pakistainaise dite des glaciers de Kargill. Environ mille morts de chaque coté, et aucun prisonnier. Quand on voit le film, on comprend pourquoi. La vente possible de nos Rafale en Inde fait naturellement l'objet de beaucoup de commentaires dans la presse indienne et sur les réseaux sociaux. Il en ressort, si l'on met de coté les doutes toujours possibles quant au choix : est-ce vraiment le meilleur avion ou le meilleur choix pour l'armée Indienne ?, avant tout l'extraordinaire sentiment d'insécurité des indiens coincés entre 2 voisins pakistanais et chinois vus comme belliqueux et dangereux. La question du prix de l'avion est souvent bottée en touche dans les réseaux sociaux, considérant qu'il en va de la survie de l'Inde d'avoir une armée de l'air capable de combattre sur 2 fronts. A ce sujet, les indiens n'oublient pas que lors de la guerre du Pakistan oriental qui vit la victoire de l'Inde, le Pakistan avait tenté une attaque aérienne massive et soudaine copiée sur les méthodes de l'armée de l'air israélienne qui échoua finalement mais qui laissa une peur rétrospective très forte en Inde. Nul doute que dans l'esprit des indiens, ces avions seront appelés à servir un jour.