dimanche 15 septembre 2013

La pause fiscale

C'est la nouvelle expression à la mode. Je connaissais la pause pipi, maintenant il y a aussi la pause fiscale.

Notons tout de suite le coté très inquiétant de ce terme lancé par nos gouvernants : la notion de pause induit un arrêt provisoire avant reprise, pas un retour en arrière ou un changement de cap. Tout est dit sur les intentions du gouvernement : il s'agit bien de laisser les contribuables respirer un peu pour mieux les plumer ensuite, personne ne devrait être rassuré par le débat en cours.

Oui, car en plus il y a débat. Par exemple, un rapport de je ne sais plus qui vient de faire ressortir que les inégalités s’accroissent en France. J'entendais sur une radio publique un apôtre du partage des biens des autres regretter qu'il n'y ait pas en France une vraie politique fiscale redistributive (sic) !

Alors, pause fiscale ou pas ? D'abord, rappelons que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent et qu'au pays des menteurs les gouvernants français (et ce n'est pas une exclusivité de gauche malheureusement) sont rois : budgets basés sur des croissance irréalistes et jamais respectés, explosion de la dette malgré le laïus quasi-quotidien sur la nécessité de la réduire, discours pompeux sur la préférence à l'industrie et au travail alors que tout le système incite à l'indolence et au repli sur soi, etc, etc ...

Donc pas de pause fiscale dans le sens où nos gouvernants le promettent et où les contribuables l'espèrent : il me semble clair que le gouvernement sera obligé de rechercher dans les prochaines années de nouvelles sources de rentrées fiscales puisqu'il ne veut ni toucher aux dépenses sociales ni aux dépenses publiques. Les ballons d'essai ont déjà été lancés sur la fiscalisation des propriétaires via une réforme de la taxe d'habitation, l'imposition d'un loyer fictif ou sur la ré-fiscalisation des contrats d'assurance vie.

Par contre, comme la réalité a toujours le dernier mot et se venge sur la théorie, il me semble tout aussi évident que plus le gouvernement actuel augmentera les impôts et plus il verra d'une part la croissance stagner (la reprise actuelle n'étant qu'un arrêt de la récession dont on ne sait même pas s'il sera durable) et d'autre part les rentrées fiscales diminuer par l'effet connu de cannibalisme (quand la pression fiscale dépasse 50% chaque nouvel impôt en mange un déjà existant) et de révulsion (légale : quitter le pays, ou travailler moins ou aller chercher la moindre fiscalité dans ses placements - et il y en a toujours une, ou illégale : travail au noir ou fraude fiscale).

Oui, pause fiscale il y aura mais pas celle que les contribuables espèrent ni celle que le gouvernement nous promet ! La pause de la machine folle cassée par tant de bricolage et de surcharge ! Et je ne voudrais pas être à la place du réparateur quand il s'apercevra qu'il n'y a plus qu'à la mettre au rebut.