samedi 2 août 2014

Deux pays qui s'égarent

Il y a dans le monde d'aujourd'hui 2 pays qui s'égarent. L'un au plan économique, la France, l'autre, au plan stratégique : Israël. Rien à voir bien sûr entre ces 2 situations, même si par un hasard de l'histoire aucun autre pays du monde ne vit si difficilement et d'une façon si antagoniste ce qui se passe dans la bande de Gaza que la France.

Commençons par la France, il est maintenant acquis que l'absence de réforme sur le poids de la dépense publique, le maintien d'allocations généralisées et la surtaxation des forces vives du pays ont définitivement annihilé tout espoir de reprise économique et de baisse du chômage. Comme d'habitude, le gouvernement cherche des excuses et des boucs émissaires et voit dans les instabilités permanentes du monde moderne la raison de l'absence de croissance. Il a même le culot de ne pas regarder les statistiques économiques sorties récemment et fait mine de mettre dans le même sac les autres pays européens alors que ceux-ci connaissent des croissances bien supérieures au nôtre. Il est évident que dans le contexte de hausse des dépenses publiques, de nouvelles contraintes légales pour les entreprises, l'effet du pacte de responsabilité sera limité. Les aller-retours permanents sur la fiscalité des ménages avec des jeux de bonneteau ou certains gagnent et d'autres perdent achèvent d'ôter toute visibilité à la politique économique du gouvernement.

Le deuxième pays qui s'égare dans le monde (le cas de la Russie est plus compliqué et devra être traité à part), c'est Israël. Voilà un pays qui sûr de sa domination militaire se lance dans une guerre sans espoir contre ses propres populations civiles, car enfin qu'est ce que cette bande de Gaza si ce n'est un morceau de territoire au sein d'Israël. Cette guerre est perdue d'avance pour plusieurs raisons, d'abord il est impossible à une armée classique de prendre le dessus sur une armée de guérilla qui opère en zone urbaine sans accepter de détruire totalement la ville. L'obligation qu'à Israël de ménager un minimum ces populations l'empêche de pratiquer ainsi, par ailleurs la guérilla se professionnalise et il est clair aujourd'hui que le Hamas n'est plus du tout un mouvement d'opérette mais une force militaire professionnelle et bien entraînée. La prochaine étape sera la multiplication des attentats suicides d'abord autour de la bande de Gaza, en Cisjordanie ensuite et en Israël enfin, attentats menés sans doute par des israéliens d'origine palestinienne.

Il est très difficile lorsqu'on est lancé dans une stratégie suicidaire de le reconnaître et de changer de voie. Pour la France, je pense que seule la pression des marchés financiers (prêteurs) pourra faire changer la politique économique du pays. Pour Israël, l'élément déclencheur viendra-t-il de l'intérieur ou de l'extérieur ? Il est trop tôt pour le dire aujourd'hui.