jeudi 14 août 2014

Le choix de l'Europe

La croissance zéro que connaît la France actuellement n'est ni le fruit des incertitudes géopolitiques récentes ni du ralentissement économique mondial. Certes, un environnement mondial moins porteur ne permet plus de masquer nos insuffisances, mais ce sont bien avant tout ces dernières qui sont la cause de l'arrêt de l'économie française.

Croissance zéro ? Bien sûr cela pourrait être pire et rien ne nous garantit que cela n'arrivera pas dans le futur.  Notons cependant qu'avec l'accroissement de la population française et de la dette publique, une croissance zéro signifie déjà un appauvrissement général. Sur une longue période, l'appauvrissement devient significatif. C'est bien ce que l'on ressent quand on va à l'étranger, et notamment en Asie.

Les causes du déclin de l'économie françaises sont bien connues et font l'objet d'un consensus des économistes sérieux : le poids excessif de la dépense publique, des impôts en général et des charges sociales en particulier. Une taxation excessive du capital avec notamment mais pas seulement l'ISF et un travail trop faible : hebdomadaire avec les 35 heures et d'une vie avec une retraite trop précoce. Ces 6 cancers principaux rongent un pays pourtant riche et solide d'atouts. Paradoxalement, c'est sa richesse et ses atouts qui en masquent la gravité car si le travail de sape est régulier et dévastateur, les effets en ont été dilués de telle façon que les démagogues où inconscients ont pu les ignorer trop lontemps.

Le quinquenat de Sarkozy devait permettre de replacer le travail et le secteur privé au coeur de la croissance. La crise de 2009 et les relances de type keynésiennes ont paradoxalement contribué à la forte hausse de la dette et à une dernière année marquée par de fortes hausses d'impôts. La vision cynique et politique de Hollande visant à sacrifier les forces vives de la nation - mais minoritaires en voix - au profit d'une majorité constituée d'allocataires sociaux et de non-imposables a conduit au résultat qu'on sait. Ni le CICE, qui a consisté à redonner d'une main une partie de ce qui venait d'être pris, ni le pacte de responsabilité ne sont en mesure de provoquer le moindre choc de confiance de la part des investisseurs privés. L'affaire Alstom, l'interventionnisme du gouvernement dans les affaires privées, la création du compte pénibilité, le refus de toucher les seuils sociaux et les mesures sur l'inspection du travail auxquels s'ajoutent les aller-retours incessants sur la taxation du travail à domicile et sur l’apprentissage favorisent l'attentisme.

L'Europe est maintenant au pieds du mur car le choix est le sien : soit accepter l'exception française et le fait que la 2ème économie de la zone euro refuse de se réformer avec une crise financière grave quasi-certaine à un horizon relativement court, soit elle refuse la démagogie et rappelle à la France ses engagements et  mandate le FMI pour faire baisser la dépenses publique par tous les moyens comme cela a été fait en Grèce, au Portugal, en Espagne ou en Italie. Réponse avant la fin de l'année.