vendredi 10 octobre 2014

Ebola

Ebola fait peur mais nos gouvernements nous rassurent : il n'y a pas de risque d'épidémies dans les pays développés.

Les premiers cas occidentaux ne sont pourtant pas très rassurants :  c'est un habitant du Liberia qui après avoir transporté une voisine malade déclare tout simplement à son arrivée aux États-Unis ne pas avoir été en contact avec le virus (?), puis ne s'inquiète toujours pas quand il a de la fièvre. Un hôpital américain enfin qui le renvoie chez lui en oubliant d'où il vient. L'Espagne ensuite où des prêtres mourants sont ramenés dans un hôpital qui n'était manifestement pas prêt à les accueillir. Combien de personnes contaminées ? Il faut attendre. La France enfin où on apprend que des enfants scolarisés en primaire ne trouvent rien de mieux que faire "l'école buissonnière" en Guinée et reviennent tranquillement comme si de rien n'était. Le risque est très faible et tout est sous contrôle dit l'éducation nationale (sauf le respect du calendrier scolaire par les parents ....). C'est aussi ce qu'on disait en Espagne et aux États-Unis.

Une chose étonne : c'est la différence entre la volonté des pays occidentaux de garder les frontières avec les 3 pays touchés grandes ouvertes (alors que d'autres pays africains les ont fermées depuis longtemps dont l'Afrique du Sud par exemple) et la panique et le luxe de précaution prises lorsqu'il y a une suspicion de cas.
Les pays développés voudraient-ils prouver leur supériorité et leur capacité à contrôler l'épidémie en la laissant s'approcher au plus près ? Cela me semble un pari extrêmement dangereux qui fait fi du fameux facteur humain.

Revenons à l'épidémie. Elle a démarré fin 2013 dans une zone pauvre et reculée de Guinée. Il a fallu de nombreux morts et plus de 3 mois pour envoyer des échantillons à l'institut Pasteur qui a identifié une souche du virus Ebola - Zaire (site OMS). Personne avant n'y avait pensé et pour cause, il n'y a pas de télévision ou internet. Cela remet en cause notre idée du village mondial. Ensuite la Guinée a pensé pouvoir stopper l'épidémie et ne s'est pas vraiment inquiétée. Pour des raisons politiques, semble-t-il, les blocus des villages infectés ont été peu efficaces et 6 mois après l'épidémie est hors contrôle. La Guinée - ancienne colonie française - n'est pas un pays pauvre : c'est un des pays miniers les plus riches au monde. Aujourd'hui en Guinée tout le monde s’inquiète : un joueur de foot célèbre serait peut-être contaminé !

Une bonne politique serait sans doute de prendre le contrôle de l'épidémie en Afrique en mettant en place une force internationale (mais les pays occidentaux en ont-ils l'envie et les moyens ?) car c'est le meilleur moyen d'éviter le risque de mutation du virus que certains experts n'excluent pas. Et en parallèle une fermeture des frontières avec une mise en quarantaine systématique des voyageurs exemptés du blocus. On fait tout le contraire pour l'instant.