mercredi 7 janvier 2015

Le temps des barbares ?

Depuis quelques jours, par le hasard de lectures de livre d'histoires je suis arrivé à l'excellent ouvrage de synthèse de Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot : "Toute l'histoire du monde : de la préhistoire à nos jours". Entre temps, je me suis passionné pour l'histoire de la royauté anglaise au moyen-age et aux temps modernes, la chute de Constantinople, début de la renaissance et les guerres de religions européennes (sans que ces deux éléments aient de rapport bien sûr).

Du premier livre cité, un coup de poing dans la figure sur une période souvent oubliée qui dura presque 600 ans ! 410 : chute de Rome prise par les barbares, 987 : couronnement du roi de France Hugues Capet. Si on se souvient en comparaison du progrès réalisé par les romains et de leurs legs en France; sur cette période noire, aucun monument, rien à retenir sinon une forte décroissance démographique, une insécurité totale, et des invasions permanentes. Un des signes auquel on ne fait sans doute pas assez attention : les ruines de Rome. On les considère naturelles, or il n'en est rien. Notre-Dame de Paris (700 ans d'âge) est aujourd'hui en parfait état, les bâtiments romains - en pierre et moins compliqués - pourraient l'être encore aujourd'hui s'ils avaient été bien entretenus. En fait, ils servirent de carrière à ciel ouvert et ont été détruits par les habitants qui avaient besoin d'entretenir leur propres maisons. La ruine de Notre-Dame de Paris signifiera notre ruine.

Une civilisation est mortelle, celle de Rome avait un niveau de sophistication et de puissance pourtant inégalé.
Rome est morte d'un long déclin : décadence concrétisée par le fameux "Panem et Circenses", par la démagogie et la corruption. Clairement, ce ne sont pas les barbares qui sont devenus suffisamment forts pour envahir Rome, ce sont les romains qui n'ont plus eu d'armées à leur opposer. Quand les barbares ont vu cela, ils sont entrés ! Tout simplement, et cela dura des centaines d'années.

Deuxième revue : la naissance de l'Islam en 571 (Naissance du Prophète Mohamet à la Mecque) et son essor. Contrairement aux barbares, les Arabes (puisque c'est là qu'est né l'Islam) ont dès le début souhaité convertir les territoires conquis. La première croisade était d'ailleurs une réaction aux attaques des turcs contre l'empire Bizantin. Certes, les croisades suivantes et les horreurs lors du sac de Jérusalem et de Constantinople par les croisés ont laissé un très mauvais souvenir occultant ce fait. L'empire turc connaîtra un élan formidable avec la prise de Constantinople en 1453 et un arrêt avec la bataille des pyramides, où l'infanterie napoléonienne fera prendre conscience aux militaires turcs de leur retard. L'empire turc sera ensuite progressivement réduit à la portion congrue. Ce qui n'empêchera pas l'Islam de connaître un essor ininterrompu, le seul pays se refusant à lui étant la Chine, le pays du cochon par excellence.

3ème revue : les guerres de religion et guerres franco-anglaises. La guerre de cent ans est parfaitement connue, on ignore parfois qu'elle opposa une France 3 fois plus peuplée et qui ne dû sa victoire (les anglais quittant la France) que grâce au miracle de Jeanne d'Arc. Les guerres de religions européennes eurent 3 visages différents : l'inquisition en Espagne, la guerre de religion en France et en Angleterre. Aujourd'hui, cela nous paraît loin mais en Europe les gens se sont entretués pendant plusieurs siècles pour leur religion.


Alors, est-ce simplement la liberté d'expression qui est en jeu ce soir ? Je ne pense pas. Pour répondre, revenons à cette logique évidente : ce ne sont pas les barbares qui sont dangereux et condamnables, ils sont ce qu'ils sont. Ce sont ceux qui les laissent rentrer dans leur pays, dans leur ville, dans leur maison. Loin de moi d'assimiler tous les musulmans pratiquants ou non de France à des barbares, bien sûr, mais il est certain que la décadence et le déclin de notre pays donne un terreau formidable à ceux qui veulent jouer les nouveaux barbares. Peut-on l'ignorer ?

Le redressement économique du pays est une obligation sans laquelle le combat pour la liberté qui se livre aujourd'hui et auquel je m'associe bien sûr en proclamant que JESUISCHARLIE sera perdu. La pire des soumissions (je pense au prochain livre de Houellebecq) serait la soumission au déclin actuel économique, moral, sociétal et politique du pays. Alors bien sûr, en période de guerre il est difficile de faire la part entre défaitisme et volonté de réveil. Comment étaient perçu par Gamelin et l'Etat-Major les alertes permanentes du Général de Gaulle ?