mercredi 2 décembre 2009

Où va l'économie ?

De l'excellent blog de mon camarade d'école, Pierre Gonzva, je comprends qu'il n'est pas illogique que marchés obligataires et marchés actions progressent de concert, tant que la reprise n'apparaîtra pas évidente et tant que les banques centrales resteront accommodantes (les 2 allant sans doute de pair). Si j'ai bien compris ...
Mais où va l'économie ? Vers une reprise en V, en L, ou pire encore en W.
En fait, au risque de perdre mon lecteur en cours de route (mais je suis honnête) : je n'en ai aucune idée !

Je suis passionné d'histoire, et j'ai eu l'occasion de me replonger dans l'histoire de la seconde guerre mondiale à l'occasion de l'excellent documentaire de FR2 "Apocalypse" et du lancement de la série hebdomadaire du Figaro. Quel rapport avec l'économie ? Bien sûr on peut parler de guerre économique, mais rien à voir avec la guerre, non. Plus simplement, les guerres sont des périodes, sans doute plus que d'autres, ou je suppose (ne l'ayant - heureusement - jamais vécu directement) les individus se projettent de toute leur force : militaires ou civils. Il en va non seulement de leur emploi et de leur survie, mais de leur vie, de leur mode de vie, de leur liberté.

Or donc, à la question : où va-t-on ? on peut imaginer que 95% des personnes auraient répondu une victoire de l'Allemagne jusqu'à ?? 1942 - 1943 ... (hors Churchill, de Gaulle et quelques autres évidemment ...). Autre exemple : l'expansion du communisme. Que n'a t on dit sur son caractère inéluctable ? avec notamment l'idée qu'une victoire du Nord-Vietnam serait dramatique pour la suprématie des US dans le monde ? Ah bon ? alors, c'est le Sud-Vietnam qui a gagné la guerre ? Puisque le communisme a quasiment disparu de la planète et que les US restent le leader mondial.

Nous avons tous en tête le dicton selon lequel la prévision est un art difficile, s'agissant du futur. Une autre comparaison entre économie et guerre : des forces s'affrontent, mouvantes et changeantes, dont il est difficile sur le moment de jauger qui va prendre le dessus. Pour l'économie en 2010 : parmi les forces positives : la croissance de l'Asie (Chine, Inde et tout le Sud Est Asiatique), le soutien (complaisance ?) des banques centrales et des Etats .... , l'effet d'entraînement du rebond technique, le fait que tous les organismes officiels qui ont sous estimés la crise préfèrent aujourd'hui pêcher par pessimisme ...
Parmi les forces négatives, le poids de la dette publique, l'endettement des ménages dans les pays occidentaux et notamment aux US. Les doutes sur le modèle actuel (les US consomment, la Chine produit, et l'Europe passe son tour ...). Notons que 4 pays industrialisés ont fait un hara-kiri démographique et sont en état de mort annoncée : Allemagne, Japon, Italie et Espagne (Histoire, quand tu nous tiens).

Allez, au final, un pronostic : 50% de chance que la reprise s'affirme, 50% de risque de rechute. Ca vous va ? Vous avez mieux ? Qui peut savoir : ceux qui n'ont pas vu venir la crise ? (90% ...)

Une dernière comparaison historique : certains ont pas mal critiqué les plans de relance. Avec les questions suivantes :comment va t on résorber l'endettement public ? Est ce raisonnable d'avoir autant soutenu l'activité. A ceux qui doutent, une relecture rapide de la crise de 1929 : (il y a eu d'excellents reportages qui sont repassés à la télévision dans le cadre du 70ème anniversaire ...) : l'effondrement économique total des US a exporté la crise en Allemagne, qui a amené Hitler au pouvoir. Certes, on pourra dire que la guerre a finalement résolu la crise. Y avait-il un autre scénario possible ? Il est difficile de refaire l'histoire, mais il est dangereux de l'oublier également.